L’industrie de l’automobile se fait drôlement malmener ces temps-ci. Pénurie de semi-conducteurs, difficultés d’approvisionnement, hausse du prix du carburant, tous des enjeux qui freinent les ventes de véhicules, du côté des voitures et des VUS électriques surtout. Autre tuile pour l’industrie, plusieurs intervenants croient aussi qu’on vivra une pénurie de batteries historique.
C’est ce qu’ont déclaré plusieurs hauts dirigeants de l’industrie de l’automobile, notamment Carlos Tavares, PDG de Stellantis. Il semble que les matériaux indispensables à la fabrication des batteries qu’on retrouve à bord des véhicules électriques et hybrides rechargeables se font de plus en plus rares.
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Toujours selon M. Tavares, cette production exercera également de la pression sur l’extraction des matières premières, ce qui pose, à son avis, des enjeux géopolitiques. « Nous n’allons peut-être pas aimer la façon dont ces matières seront extraites au cours des prochaines années. »
Une pression que ne vient pas uniquement de l’automobile
L’adoption de la voiture électrique n’est pas le seul élément responsable de la situation, la hausse de la demande en batteries provient de l’électronique, mais aussi d’une panoplie de nouveaux segments comme les vélos et les autres véhicules de loisir. Plusieurs pays ont aussi annoncé vouloir bannir les ventes de véhicules thermiques, ce qui pourrait occasionner une pression supplémentaire.
Même son de cloche du côté du PDG de Tesla, Elon Musk, et du dirigeant de Rivian, RJ Scaring, qui s’inquiètent de la possibilité d’une pénurie de batteries de grande ampleur au cours des prochaines années, une menace qui deviendrait nettement plus importante que la crise des semi-conducteurs qui sévit encore actuellement.
L’industrie devrait se tourner vers d’autres technologies
Contrairement à la pénurie de semi-conducteurs, celle des batteries n’est pas liée à des fermetures d’usines ou une réduction de la production causées par la pandémie. Si l’industrie de l’automobile craint un manque de batteries, c’est avant tout en raison de la hausse du cours des matériaux et de la guerre qui sévit actuellement en Ukraine. Il ne faut pas oublier que la Russie est le 3e producteur mondial de nickel, métal utilisé dans la fabrication des batteries au lithium-ion.
Le prix des métaux a littéralement explosé au cours des derniers mois, tant pour le lithium que pour le graphite, ce qui poussera inévitablement à la hausse le prix des véhicules électriques. Ce signal d’alarme pourrait bien pousser les constructeurs à se tourner vers d’autres technologies, notamment les batteries solides.
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