Bien que certains reprochent à Tesla de ne pas avoir confirmé l’arrivée de nouveaux modèles à son Investor Day annuel du 1er mars 2023, la présentation contenait tout de même énormément d’information intéressante sur le constructeur. Parmi les sujets qui ont été discutés sur scène, les responsables de Tesla ont pris le temps d’expliquer les multiples défis de production entourant la Model 3 qui ont entraîné des problèmes de qualité.
Lorsque le styliste de Tesla, Franz Von Holzhausen, et le chef de l’Ingénierie, Lars Moravy, on pris le contrôle de la scène, ils ont pris quelques minutes pour revenir dans le passé lorsque la production de masse de la Model 3 a commencé.
Ils ont d’abord expliqué que, dans les tout premiers débuts de l’entreprise, au moment de la conception de la Model S, Tesla ne savait même pas où elle allait construire le véhicule. En somme, la Model S avait été conçue comme un modèle d’exclusivité construit en quantité limitée et en utilisant très peu d’automatisation sur la chaîne d’assemblage.
« À l’époque de la Model S, nous ne construisions pas les voitures comme aujourd’hui. On les dessinait, on appliquait les notions d’ingénierie et, ensuite, on essayait de voir comment on pouvait la construire » - a expliqué M. Von Holzhausen.
Dans les faits, ce qu’on comprend de la conversation entre les deux hommes, c’est que Tesla évoluait très rapidement. Victime de son succès, elle s’est rapidement retrouvée dans une situation où elle construisait l’avion pendant qu’il volait. Autrement dit, si la Model 3 avait été conçue avec les anciennes méthodes du constructeur, l’arrivée de l’automatisation à son usine de Fremont, en Californie, est venue chambouler le projet.
« Le produit (la Model 3) était génial, mais il nous a poussés aux enfers de la production (Production Hell). Ceux qui étaient là durant cette période traînent avec eux des cicatrices de guerre. Automatiser quelque chose qui avait d’abord été conçu pour être construit manuellement se révèle très difficile. Nous avons dû revoir plusieurs sections de la chaîne d’assemblage à la suite d’échecs durant la construction des véhicules », a ajouté M. Moravy sur scène.
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Sans admettre que les véhicules ont été victimes de problèmes de qualité, Lars Moravy a avoué que toute la méthode de production de la Model 3 a dû être revue. « On ne les construit vraiment plus comme avant ». Il a ensuite parlé de la vision de Tesla en matière de production et il a ajouté que cet apprentissage rapide lui permettra, à l’avenir, de construire des véhicules de meilleure qualité et avec beaucoup plus d’efficacité.
Il s’agit en réalité de son projet Highland qui vise à améliorer nettement la qualité de ses prochains modèles. Une bonne mise à jour des Model 3 et Model Y est d’ailleurs prévue très bientôt, selon les dires de l’entreprise.
L’avis de RPM
En 2023, il est étrange d’entendre parler un constructeur d’automobiles de cette manière, mais, dans le cas de Tesla, il faut prendre un pas de recul et réaliser que l’entreprise est encore très jeune. Rappelons que, contrairement à la plupart des constructeurs qui ont plusieurs décennies d’expérience en matière de fabrication d’automobiles, Tesla le fait depuis à peine 10 ans seulement, 5 ans même de manière automatisée et à grande échelle. Il faut donc comprendre qu’elle est encore en apprentissage.
On comprendra toutefois les consommateurs d’être frustrés d’avoir déboursé pour une voiture neuve et de se retrouver avec des défauts de qualité importants. Chez RPM, nous dénonçons tout constructeur qui fait payer le consommateur pour ses erreurs. Cela étant dit, nous levons toutefois notre chapeau à Tesla d’avoir évolué très rapidement dans la fabrication d’automobiles, d’avoir reconnu le problème et d’y avoir apporté des solutions.