Les investissements des grands constructeurs et des gouvernements dans la transition énergétique sont faramineux et transforment tout le climat économique d’une nation. On le constate avec les récentes annonces des constructeurs d’implanter des usines d’assemblage au Canada pour aider à la construction de véhicules électriques. On se souvient que Volkswagen a récemment reçu le feu vert des gouvernements pour un projet à St. Thomas, en Ontario.
Toutefois, contrairement à Volkswagen qui n’y construira que des cellules pour les batteries, l’usine de Stellantis, située à Windsor, construira des cellules et des modules, ce qui semble causer problème. En effet, nous venons d’apprendre que le constructeur n’est pas satisfait de son entente avec le gouvernement à ce chapitre.
Retour aux négociations
De fait, Stellantis et son partenaire, LG Energy Solutions, ont annoncé le 12 mai dernier vouloir stopper la construction de l’usine jusqu’à ce que le gouvernement respecte son entente initiale. Le constructeur affirme avoir déjà mis sur pied des plans d’intervention pour tout arrêter. Une telle décision pourrait avoir un impact monstre sur l’emploi de plusieurs travailleurs et sur l’économie de la région.
Les détails de l’entente ne sont pas clairs car, lors de son annonce en mars dernier, autant Stellantis, LG Energy Solutions et le ministre de l’Innovation, François-Philippe Champagne, n’avaient pas divulgué les sommes qu’investiraient les différents paliers du gouvernement dans cette affaire. Tout ce qu’on sait, c’est que le projet en soi est estimé à 5 milliards de dollars. De ce montant, LG en injecterait 1,48 milliard.
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Selon ce que rapporte Automotive News, la ministre des Finances, Chrystia Freeland, serait en train d’avoir de « bonnes discussions » avec Stellantis ; de même, le gouvernement fédéral dit se concentrer sur ce dossier afin de trouver un terrain d’entente équitable, tant pour le constructeur que pour les contribuables.
Selon nos sources, Stellantis, installée dans la région de Windsor depuis la fin des années 1920, serait prête à carrément fermer la division de construction de modules si elle ne reçoit pas l’aide qu’elle mérite. Dans les faits, ce qu’on comprend, c’est que Stellantis aimerait que l’aide financière soit comparable à celle qu’a récemment reçue Volkswagen. Rappelons que le projet à St. Thomas représente un investissement de 13,2 milliards de dollars. De ce montant, Volkswagen en injecterait 7 milliards.
Comme elle a pour objectif d’être opérationnelle en août 2024, l’usine de Stellantis aura une capacité de production de 45 gigawattheures en modules et en cellules destinées aux véhicules électriques.
L’avis de RPM
Il est évident que la transition énergétique que fait toute l’industrie peut créer parfois des tensions. Il y a énormément d’argent sur la table, et énormément d’emplois sont impliqués. Les constructeurs et les gouvernements doivent donc négocier intelligemment.

Chose certaine, quand le gouvernement accorde un montant d’argent à un constructeur d’automobiles, il faut s’attendre à ce que d’autres tendent aussi la main. On comprendra Stellantis, qui œuvre dans cette région de l’Ontario de près de 100 ans, d’exiger du gouvernement fédéral d’égaler l’offre de Volkswagen. J’ai toutefois confiance que, en raison de la riche histoire manufacturière derrière Stellantis et l’Ontario, chaque parti travaillera de concert pour assurer une certaine prospérité économique dans la région.
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