L’industrie de l’automobile connaît actuellement des années de perturbations. Comme la recherche et le développement sont au cœur des activités économiques des constructeurs, de nombreux changements sont à venir du côté de la fabrication et de l’assemblage des véhicules de prochaine génération.
À preuve, plusieurs constructeurs ont décidé d’éliminer des postes clés dans leurs usines de fabrication pour faire place à de nouvelles techniques d’assemblage. C’est le cas de Stellantis, l’entreprise automobile qui possède notamment les marques Dodge, Jeep, Chrysler, Ram, Alfa Romeo et Fiat au Canada. L’entreprise offrira un programme de départs volontaires à un certain nombre d’employés canadiens. Ça permettra, selon l’organisation, d’améliorer son efficacité.
Un programme nord-américain
Dans un premier temps, l’information recueillie ne provient pas de la branche canadienne du constructeur d’automobiles, mais bien des médias qui se trouvent de l’autre côté de la frontière. L’Associated Press a confirmé mercredi que 33 000 travailleurs de Stellantis aux États-Unis pourraient recevoir l’offre de départ volontaire. De ce nombre, 31 000 employés sont des ouvriers honoraires et 2 500 sont des salariés. Les travailleurs visés par cette proposition sont ceux qui ont cumulé 15 ans ou plus de service dans l’organisation.
Au Canada, Stellantis compte 8 000 travailleurs syndiqués. Pour le moment, l’entreprise reste silencieuse sur le nombre exact d’employés qui pourraient recevoir l’offre de départ. Certaines sources confirmeraient cependant que les 8 000 travailleurs recevront la proposition de départ volontaire, mais l’information n’est pas confirmée par le constructeur.

Selon l’entreprise, les suppressions de poste sont envisagées « en réponse aux conditions du marché mondial de plus en plus concurrentielles et au passage nécessaire à l’électrification ». Cette information, émise par la société dans un communiqué envoyé aux employés, est également appuyée par un mot du directeur de l’Exploitation de Stellantis, Mark Stewar. Celui-ci a déclaré aux employés qu’une étude, menée par la firme Reuters, « a clairement montré que nous devons devenir plus efficaces ».
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Il a par ailleurs ajouté que Stellantis devait impérativement augmenter son efficacité pour rendre ses opérations plus concurrentielles, tant à l’intérieur qu’à l’extérieur de l’entreprise. « La concurrence est féroce, et le coût de l’électrification ne peut pas être transféré au client. Ne vous y trompez pas, nous avons l’intention de gagner sur le marché », a-t-il écrit.
Une critique sévère des syndicats
Shawn Fain, président du syndicat United Auto Workers (UAW) a vivement reproché cette approche : « la pression de Stellantis pour supprimer des milliers d’emplois tout en engrangeant des milliards de bénéfices est dégoûtante », a-t-il déclaré. « C’est une gifle pour nos membres, leurs familles, leurs communautés et le peuple américain qui ont sauvé cette entreprise il y a 15 ans. »
Ce n’est d’ailleurs pas la première suppression de postes effectuée par l’entreprise dans les derniers mois. En février, l’organisation a licencié, pour une durée indéterminée, 1 350 travailleurs de l’usine de Belvidere, en Illinois, après l’interruption de la chaîne d’assemblage des Jeep Cherokee.
Le phénomène des propositions de départ ne vise pas que Stellantis. General Motors a également offert une proposition semblable à plusieurs de ses employés. À cet effet, 5 000 salariés du constructeur ont accepté l’offre au début du mois d’avril.