Au moment même où se déroule le Salon du véhicule électrique, à Montréal, le gouvernement de François Legault annonce qu’il compte serrer la vis aux constructeurs d’automobiles qui désirent commercialiser des véhicules sur notre territoire. Québec augmente ainsi sa norme véhicules zéro émission (VZE) afin d’ajouter 400 000 véhicules électriques à ses objectifs initiaux. On vise maintenant 2 millions de véhicules électriques d’ici 2030.
En somme, un pourcentage de véhicules électriques commercialisés sur le territoire du Québec sera imposé aux constructeurs. Ce pourcentage montera chaque année pour atteindre 100 % en 2035, année où il serait interdit de commercialiser des véhicules thermiques neufs au Canada.
À titre d’exemple, dès 2024, les constructeurs devront vendre 19,5 % de véhicules zéro émission. En 2025, ce chiffre passera à 22 %. En 2030, 85 % des véhicules neufs vendus sur notre territoire devront n’émettre aucun gaz à effet de serre (GES).
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Si un constructeur n’atteint pas les objectifs fixés, il s’expose à des pénalités ou doit acheter des crédits à d’autres constructeurs qui se situent sous le seuil exigé. La règle VZE dicte qu’un véhicule vaut un crédit 22 000 $, tandis qu’un véhicule hybride représente 0,5 crédit.
L’avis de RPM
Tout comme la norme zéro émission qu’avait annoncée le gouvernement fédéral en décembre 2022, cette réglementation vise surtout à rendre plus accessible les véhicules électriques aux consommateurs et à créer encore plus de concurrence pour ainsi réduire les prix.
Rappelons que, partout où une norme du genre a été mise en place, la région concernée a vu l'offre de véhicules électriques augmenter, ce qui a permis aux consommateurs d’en profiter. La Norvège en est le parfait exemple.
Si le Québec et le Canada sont actuellement si pauvres dans leur offre de véhicules électriques et si les délais sont si longs pour en obtenir un, c’est en partie en raison du fait qu’aucune norme zéro émission n’avait jusqu’à aujourd’hui été mise en place. Les constructeurs n’avaient donc, jusqu’à aujourd’hui, aucune pression d’en vendre.
Personnellement, je vois cette réglementation d’un bon œil puisque ça démocratisera le marché des véhicules électriques au Québec, un acte essentiel à la décarbonisation du transport léger.