Les délais que vivent actuellement les consommateurs quand ils achètent un véhicule neuf sont causés par plusieurs problèmes. D’une part, il y a les problèmes d’approvisionnement en pièces et les délais causés par les fermetures d’usine durant la pandémie de COVID-19. Il y a également un autre facteur qu’on a tendance à oublier : les délais dans les ports. En effet, en ce qui a trait à l’industrie de l’automobile canadienne, le port de Vancouver serait en grande partie responsable du problème.
Un problème extrêmement complexe
En entrevue avec Automotive News, Don Romano, le PDG de Hyundai Canada, expliquait à quel point la crise du port de Vancouver peut créer de sérieux maux de tête aux responsables de l’entreprise.
« C’est très triste comme situation, mais nous devons être très efficaces dans notre approche de livraison des véhicules. Dès qu’un bateau vient de déposer sa cargaison de véhicules, une autre cargaison arrive de la Corée du Sud ; donc, les voitures doivent rapidement être déplacées, sinon on se retrouve avec de sérieux problèmes de congestion au port » - dit-il.
Il ajoute que le constructeur a commencé à emprunter d’autres voies pour entrer ses véhicules au pays, comme l’emprunt de ports américains. Les véhicules traversent ensuite la frontière en train. Selon M. Romano, cette stratégie de détournement est tout sauf simple, mais ça évite de laisser traîner des véhicules au port pendant qu’un autre navire est en route.
Au mois de juin 2023, un navire de cargaison qui transportait environ 4 000 véhicules de marque Hyundai était en attente au port de Vancouver, tandis qu’un autre navire, qui en transportait autant, était en route depuis l’Asie. Selon Hyundai Canada, 89 % des modèles vendus au Canada proviennent de la Corée du Sud. Les exemplaires restants sont construits aux États-Unis.

Mais qu’est-ce qui cause ces délais?
Questionné par Automotive News sur cette crise, M. Dan Emerson, le vice-président aux Opérations de Wallenius Wilhelmsen Logistics, l’entreprise qui a été choisie pour les activités du port fédéral, expliquait que les délais sont causés par un amalgame de problèmes.
D’une part, il y a un très grand volume dans la livraison des véhicules neufs, causé par une baisse considérable durant la pandémie. Il avance que « toutes les concessions du pays tentent de remplir leurs stocks au même moment, donc nous recevons énormément d’appels pour des navires avec de très grands volumes de cargaison. »
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Ensuite, il y a ce problème de pénurie de wagons qui empêchent la livraison en train d’une aussi grande quantité de véhicules en dehors du port.
Toutefois, nos sources nous informent que le port Vancouver vivait déjà de sérieux problèmes d’infrastructure avant même que toute cette crise ne commence. Selon ce qu’avance Andrew Wynn-Williams, le vice-président divisionnaire de la Colombie-Britannique, le port contient plusieurs points d’étranglement pour les rails de chemin de fer. Il est aussi victime d’un manque flagrant d’espace d’entreposage en raison de son emplacement géographique. « On tente de trouver des solutions, mais ça ne se réglera pas du jour au lendemain » - a-t-il ajouté.

L’avis de RPM
Je comprends les autorités du port de Vancouver de se sentir submergées par une demande grandissante des commandes de véhicules provenant des pays étrangers, mais dans les faits, il y a tout de même moins de véhicules neufs qui sont construits dans le monde.
Si l’on se fie au plus récent bilan touchant les problèmes d’approvisionnement en pièces, 1,3 million de véhicules neufs n’ont pas été construits depuis le début de l’année. Les analystes du milieu prédisent que, d’ici la fin de l’année 2023, il manquera 2,8 millions de véhicules neufs sur la planète.
Or, la quantité de véhicules qui entre au port de Vancouver est en réalité moins élevée qu’avant. Le problème réside dans l’incapacité du port de proprement gérer de soudaines cargaisons à haut volume. Il est donc dans l’intérêt du port, avec l’aide du gouvernement, de trouver des solutions pour surmonter ces problèmes d’infrastructure.