Après plusieurs administrations, dont celles du Canada, du Québec, de la Californie et de quelques villes européennes, c’est maintenant au tour des États-Unis de réagir face aux émissions de gaz à effet de serre. L’administration Biden, par le biais de l’Agence de protection de l’environnement (EPA), a dévoilé hier son plan visant à réduire les émissions provenant du secteur des transports. Et cette réglementation est carrément sans précédent dans l’histoire étasunienne.
Si la réglementation est acceptée, 67 % de véhicules personnels devraient être entièrement électriques d’ici 2032. C’est l’objectif que vise à atteindre ces mesures. Et ce trajet ne se fera pas par l’imposition de quotas minimaux de vente de véhicules électriques, mais bien par une réglementation visant à limiter la quantité de gaz à effet de serre émis par les véhicules vendus par chaque constructeur. Selon les dires de l’EPA, qui gère la qualité de l’air, les règles sont si strictes qu’elles imposent l’adoption des véhicules électriques pour atteindre l’objectif.
Hormis les véhicules personnels, ces mesures toucheront également tout autre type de transport routier. Selon les prévisions de l’Agence, 46 % des nouveaux camions de taille moyenne, comme des camions de livraison, seront électriques ou dotés d’une technologie zéro émission en 2032. 25 % des camions poids lourds et 50 % des autobus le seront également.
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Les estimations de l’EPA font état d’une réduction de 10 milliards de tonnes de CO2 d’ici 2055 avec cette réglementation. Elle a aussi le potentiel de faire passer une des plus grandes économies du monde au titre de chef de file en matière de réduction des émissions de gaz à effet de serre liées au secteur du transport.
L’impact sur le Canada
Bien qu’il soit encore tôt pour mesurer l’ampleur de l’impact d’une telle réglementation sur le marché canadien, il va sans dire que nous subirons les contrecoups, compte tenu de l’interdépendance des deux marchés. Pour les plus optimistes, ceci améliorera l’accessibilité des véhicules électriques sur notre marché en raison de leur plus grande variété qui pourrait rimer avec une plus grande disponibilité et des prix plus abordables.
Pour les plus pessimistes, cette réglementation aura pour impact de continuer à creuser le fossé de disponibilité de véhicules qui existe actuellement entre le Canada et les États-Unis. Il serait logique que les constructeurs d’automobiles priorisent le marché américain si les pénalités sont plus importantes de ce côté de la frontière.
Selon Daniel Breton, de Mobilité Électrique Canada, « en raison des nombreuses incertitudes entourant les règles finales de l’EPA, le calendrier et même son adoption, MEC soutient la volonté du Canada d’adopter sa propre réglementation sur les ventes de VZE dès que possible au lieu d’avoir à attendre qu’un autre pays décide si et comment il réglementera ses propres réductions d’émissions de gaz à effet de serre. »
Rappelons que le Canada, selon la norme qui entrera en vigueur en 2026, a pour objectif d’atteindre 83 % de ventes de véhicules zéro émission pour 2032, et 100 % en 2035, des cibles plus ambitieuses que celles du gouvernement américain, qui n’a pas donné de date ni de manière pour atteindre 100 % de ventes de véhicules à zéro émission.