Dans les faits, ces nouvelles normes entreront en vigueur en 2023, mais l’EPA donne aux constructeurs une période de grâce de 4 ans pour s’adapter à la nouvelle réalité et concentrer leurs efforts sur la production de véhicules électriques à émissions nulles. Durant ces 4 années de grâce, l’EPA espère que les gouvernements bonifieront leurs programmes de subventions pour l’achat de véhicules électriques.
Comme elles le font toujours, ces nouvelles normes ont été segmentées en deux catégories afin de refléter les réalités de l’industrie. À titre d’exemple, les voitures ne reçoivent pas les mêmes exigences que les camionnettes, les VUS et les véhicules commerciaux et de parcs. Ceux-ci entrent d’ailleurs dans la catégorie des « camions légers ».
Des réductions considérables
Par exemple, les voitures ne devront pas dépasser les 82,5 grammes de CO2 par kilomètre, ce qui représente une nette baisse par rapport aux 111,7 grammes actuellement imposés.
À titre de référence, une Dodge Charger Hellcat Redeye déploie actuellement dans l’atmosphère 368 grammes de CO2 par kilomètre. Ce modèle, qui dépasse déjà largement les exigences actuelles, serait donc encore plus non conforme si Dodge décidait de le commercialiser tel quel en 2027. Ceci forcerait donc le constructeur de débourser une taxe carbone encore plus élevée qu'elle le fait déjà.
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Du côté des camionnettes et des « camions légers » - ce qui est inclut, c’est tout ce qui se qualifie comme VUS, une catégorie de véhicules plutôt controversée considérant que beaucoup de VUS sont en réalité des voitures modifiées ; on passe de 161 grammes de CO2 par kilomètres, à 115 grammes.
C’est en effet une belle amélioration. L’écart des émissions entre les voitures et les camions légers a également été réduit de 36 à 34 %.
Toujours en faveur des VUS et des camionnettes
Bien que ces nouvelles normes aient pour but d’aider les véhicules commerciaux – qui dépendront encore pendant quelques années de grosses cylindrées thermiques -, les nouvelles normes de l’EPA favorisent beaucoup trop les VUS et les camionnettes, deux types de véhicules qui dominent actuellement le parc automobile, et dont la part de marché continuera de grandir dans les années à venir.
Or, bien que ces normes poussent l’industrie dans la bonne direction, l’inquiétude réside dans le fait que certains constructeurs s’en serviront à leur avantage pour justifier la présence de plus de VUS et de camionnettes dans leur parc de modèles. En commercialisant des véhicules dans cette catégorie, les constructeurs n’ont pas besoin de développer des motorisations aussi propres que pour les voitures.
Ce que l’EPA et les autres agences environnementales doivent faire, c’est de dissocier le VUS moderne de la catégorie des « camions légers ». Soyons réaliste : un Honda CR-V n’est pas un camion léger !
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