Les derniers mois ont été marqués par d’importantes négociations de conventions collectives entre l’UAW (United Auto Workers), le plus gros syndicat d’employés d’usine de fabrication aux États-Unis, et les trois principaux constructeurs d’automobiles de Detroit, GM, Ford et Stellantis. Le déclenchement d’une grève a entraîné des retards de production et des délais supplémentaires dans les livraisons. Le conflit arrivait au moment où les constructeurs commençaient à peine à se relever de la pandémie.
Comme l’UAW se trouvait ainsi en position de force, elle a réussi récemment à arracher des ententes de principes importantes pour ses membres, dont des hausses salariales qui varient entre 20 et 30 % pour la durée de la nouvelle convention collective.
Toyota, Volkswagen et, surtout, Tesla dans la mire
Cette victoire a donc donné de l’élan au syndicat qui compte maintenant l’utiliser afin de convaincre les employés d’autres usines de grandes marques de se joindre à l’association. Le président de l’UAW, Shawn Fain, a clairement indiqué où il dirigera son énergie prochainement.
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« L’un de nos plus grands objectifs à la suite de cette victoire historique en matière de contrat consiste à nous organiser comme jamais auparavant », a déclaré M. Fain dimanche. « Lorsque nous retournerons à la table des négociations en 2028, ce ne sera pas seulement avec les 3 Grands, mais avec les 5 ou 6 Grands. »
Il réfère ainsi à des constructeurs qui ont implanté des usines aux États-Unis et qui emploient des travailleurs non syndiqués, Toyota et Volkswagen, notamment. Shawn Fain a une principale cible en tête, et c’est Tesla, le leader mondial en matière de véhicules électriques qui emploie des dizaines de millions de personnes non syndiquées en Californie, au Nevada, au Texas et à New York.
Une tentative ratée dans le passé
L’UAW avait déjà tenté dans le passé de syndiquer la principale usine Tesla de Fremont, en Californie, mais sans succès. Les employés ont toujours été fidèles à Elon Musk, un adversaire redoutable qui ne manque pas de ressources financières et qui est capable de briser le mouvement. M. Musk s’est toujours opposé au mouvement syndical, et certains l’accusent d’avoir utilisé des moyens illégaux pour bloquer toute tentative, comme des gazouillis de menaces aux employés et la mise à pied de certains supporteurs du mouvement.
Mais cette fois, Shawn Fain espère que l’élan actuel et l’importante victoire des derniers jours l’aideront à convaincre les employés de Tesla des avantages de joindre la centrale syndicale. Il y a aura sans doute d’importantes discussions dans les grandes usines d’Amérique du Nord au cours des prochains mois.