L’Europe s’est dotée, il y a quelques années, d’un objectif routier ambitieux. En effet, le vieux continent s’est fixé comme mission d’atteindre zéro mort sur les routes d’ici 2050. Pour y parvenir, l’Union européenne a pris des mesures radicales afin de modifier les voitures en circulation. L’une des premières actions posées par l’association consiste à légiférer sur l’adaptation intelligente à la vitesse (AIV).
Les systèmes AIV, qui ont fait leur apparition en 2022 sur les nouveaux modèles de véhicules vendus sur le marché européen, seront, dès le 1er juillet 2024, obligatoires pour tous les véhicules, même les modèles sortis avant l’année en cours.

Qu’est-ce qu’un limiteur de vitesse intelligent?
L’adaptation intelligente à la vitesse (AIV) est un dispositif destiné à aider le conducteur à maintenir la vitesse permise sur la route. Ceci veut en réalité dire que le véhicule ralentira automatiquement si le chauffeur excède les limites de vitesse.
L’outil se calibre aux vitesses autorisées sur les routes avec une détection des panneaux grâce aux caméras embarquées associées au GPS du véhicule. Il existe trois principaux genres de systèmes. Le premier est du type lumineux, qui affiche un symbole d’avertissement ou d’alerte si le seuil de vitesse est dépassé et qui rappelle le plafond légal.
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Le deuxième est plus intrusif et augmente la pression vers le haut sur la commande d’accélérateur, ce qui rend plus difficile d’appuyer sur la pédale si la limite de vitesse est atteinte. Le troisième, maintenant obligatoire en Europe, diminue la puissance du moteur en cas d’excès, ce qui assure une réduction progressive de la vitesse (sans freinage nécessaire). Ce type de limiteur fonctionne de manière similaire à un système de régulateur de vitesse et garantit que le véhicule ne dépasse pas une certaine vitesse (dans ce cas, la limite de vitesse légale).
Il sera toutefois possible pour l’automobiliste de « forcer » les accélérations, mais une forte pression devra être faite sur l’accélérateur afin d’y parvenir. La Commission européenne ajoute qu’il sera possible de désactiver le système, mais que ce dernier sera réactivé automatiquement à chaque démarrage.

Une décision qui ne fait pas l’unanimité
Bien évidemment, cette obligation est, selon la Commission européenne, une mesure de sécurité routière qui devrait limiter bon nombre d’accidents dus à la vitesse (jusqu’à 25 000 vies sauvées selon l’association). En entrevue au Journal de l’automobile, Alexandra Legendre, responsable du pôle études et communication de la Ligue de défense des conducteurs, émet des doutes sur la fiabilité du système : « Nous avons de nombreux exemples qui tendent à montrer que l’AIV n’est pas au point. La caméra chargée de reconnaître les panneaux de signalisation les confondrait parfois avec les autocollants affichés à l’arrière des poids lourds et qui indiquent leur limite de vitesse. »
Plusieurs experts témoignent du temps élevé d’adaptation pour les automobilistes avec la nouvelle technologie, ce qui rend son exigence plutôt risquée, selon certains d’entre eux.
Des enregistreurs de données (boîtes noires) seront aussi obligatoires dans les véhicules neufs dès 2024. Ceux-ci surveilleront les trajets et les habitudes de conduite des automobilistes européens afin, selon les autorités, de récupérer de l’information qui précise comment le chauffeur se comportait quand un incident s’est produit. Ces données peuvent également être utilisées à des fins de poursuites.
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