Tandis que l’Europe et le reste de la planète amorcent son virage vers l’électrification des transports, l’Italie, domicile des grands constructeurs de supervoitures, comme Ferrari, Lamborghini et Pagani, demande d’exempter les bolides de hautes performances qui carburent à l’essence. Cette demande ne plaît pas à Porsche.
Plus tôt cette semaine, nous apprenions par l’entremise du média Bloomberg que le premier ministre d’Italie, Mario Draghi, avait déjà amorcé la discussion avec l’Union européenne pour protéger les supervoitures de la transition vers l’électrique, prévue en Europe en 2035. Même si Rome supporte les efforts de l’Union européenne dans la réduction de ses émissions de carbone, M. Draghi croit que la transition vers l’électrique des supervoitures est particulièrement complexe, et doit être correctement exécutée.
Selon Roberto Cingolani, ministre de la transition écologique en Italie, l’industrie de la supervoiture baigne dans un marché qui est très exclusif. Il croit que, en raison du fait que ces marques vendent très peu de véhicules par année, des lois différentes doivent leur être imposées.
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M. Cingolani ajoute que les supervoitures nécessitent des technologies de pointe et des batteries très performantes pour s’adapter à la transition. Ces batteries devront être développées et construites en sol italien, d’où les projets du pays de construire ses propres giga-usines au cours des prochaines années.
La vision de Porsche
Pour Porsche, les demandes de l’Italie ne tiennent pas la route. Selon ce qu’a expliqué à Bloomberg le PDG de l’entreprise, Oliver Blume, les supervoitures électriques seront beaucoup plus puissantes, plus performantes et, surtout, plus amusantes à conduire que les supervoitures à essence. Il est même allé jusqu’à dire que, d’ici la prochaine décennie, elles seront devenues « imbattables » en matière de performance. Il ajoute que tout le monde (dans l’industrie de l’automobile) a la responsabilité d’aider à décarboniser le transport léger.
Rappelons que Porsche commercialise déjà la Taycan depuis plus d’un an. Dans sa déclinaison Turbo S, il s’agit d’une berline sport électrique capable de boucler le sprint de 0 à 100 kilomètres/heure sous la barre des 3 secondes et d’atteindre une vitesse de pointe de 260 kilomètres/heure sans consommer la moindre goutte d’essence.
L’avis de RPM
À mes yeux, la demande d’exemption de l’Italie est sans valeur dans un monde où plusieurs véhicules électriques de très hautes performances, comme la Tesla Model S Plaid ou, encore, la Rimac Nevara, ont démontré le potentiel incroyable de l’électrique.
On apprend même que, malgré les dires du gouvernement italien, Ferrari et Lamborghini ont accueilli l’électrification les bras ouverts. Ferrari a d’ailleurs avoué qu’elle est d’accord avec les futures normes de 2035, et Lamborghini a annoncé que son premier véhicule électrique sera commercialisé en 2025. Notons aussi que Bugatti est désormais fusionnée avec Rimac, un constructeur qui ne commercialise que des supervoitures électriques.
Une loi permettant à ces constructeurs de repousser la commercialisation des supervoitures électriques pourrait certes leur donner un coup de main lors de la transition, mais tout comme Porsche, Rimac et Tesla, ils devront tôt ou tard s’adapter aux nouvelles réalités de l’industrie.
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