Le monde est plus interconnecté que jamais auparavant. Même si l’Ukraine n’est pas un grand joueur dans le monde de l’automobile, l’impact de l’attaque russe se fait sentir dans la chaîne d’approvisionnement partout en Europe.
Depuis le début du conflit, les constructeurs d’automobiles sont forcés de s’ajuster et, même, de prendre position face à l’attaque russe en Ukraine. L’Ukraine n’est pas un gros joueur dans l’industrie de l’automobile en matière de production, mais il demeure pour certains constructeurs un maillon essentiel dans la chaîne d’approvisionnement. Il suffit d’une seule pièce manquante pour qu’un véhicule soit incomplet et ne puisse être livré.
BMW
C’est ce qui arrive pour certains constructeurs d’automobiles européens, dont le Groupe BMW et des membres du Groupe Volkswagen. L’étendue est vaste pour BMW où ses usines allemandes de Munich et de Dingolfin sont contraintes à une pause. Même son de cloche pour les installations de MINI à Oxford en Angleterre. L’assemblage des moteurs y passe également, cette fois en Autriche. En plus des pauses, les autres chaînes d’assemblage, pour la plupart, sont maintenant ralenties. L’un des responsables des Communications de BMW le confirme : « Le conflit en Ukraine a des répercussions profondes sur la production d’équipement pour l’industrie. L’arrêt de certaines productions entraîne des ajustements et, même, des interruptions dans plusieurs usines de BMW. »
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Volkswagen
Même de cloche pour le Groupe Volkswagen. Pour le moment, du côté de ce géant allemand, on ne compte que sur des pauses de quelques jours, notamment dans les installations de Zwickau et de Dresden. Dans tous les cas, il semble que les produits construits sur la plateforme MEB, donc les véhicules électriques Volkswagen ID.3, ID.4 et Audi Q4 e-tron sont les plus atteints par la situation. Des retards supplémentaires sont donc à prévoir dans la livraison.
Ils se retirent de la Russie
Il est plutôt rare que les acteurs de l’industrie de l’automobile fassent des affirmations publiques politisées. Toutefois, l’aspect vicieux de l’attaque russe en Ukraine ne laisse personne indifférent, même les actionnaires des constructeurs d’automobiles. De ce fait, les impacts et les gestes se multiplient contre la Russie. Au moment d’écrire ces lignes, BMW, GM, Jaguar/Land Rover, Daimler, Honda, Toyota, Mazda, Ford, Aston Martin et Volvo ont tous interrompu les exportations et la prise de commandes de leurs véhicules en Russie.
Les pétrolières
Le pétrole et le gaz sont au cœur de l’économie russe. Une très grande partie des revenus de l’État en sont d’ailleurs issus. Toutefois, la Russie a une collection de partenaires internationaux dans ces aventures très coûteuses. Même les pétrolières, qui sont pourtant reconnues pour avoir des mœurs sociopolitiques souvent discutables, se détournent de la Russie. Le géant anglais du pétrole BP se retire du projet conjoint avec Rosneft. Un autre joueur incontournable, ExxonMobil, a décidé de se retirer du dernier projet dans lequel il avait des intérêts financiers et affirme qu’il n’aurait plus d’autres investissements en Russie. Ces derniers suivent donc la même approche que Shell, l’italien Eni et la norvégienne Equinor.
Les conséquences
Vous le voyez déjà à la pompe avec une hausse vertigineuse du prix du carburant suivant les augmentations du prix du baril de pétrole. Même si le conflit se termine, l’ensemble de la logistique et de l’approvisionnement pour les années à venir sera différent pour la simple raison que l’implication de la Russie dans le monde pétrolier ne sera plus jamais la même. Plusieurs partenaires ont déjà fui et ne reviendront probablement pas. De plus, les acheteurs de pétrole et de gaz russes cherchent désespérément à se trouver de nouvelles sources d’approvisionnement. Parlez-en à la chancellerie allemande en ce moment. Nécessairement, le rejet du pétrole et du gaz russe occasionnera une pression supplémentaire sur les autres producteurs. La loi est simple, plus la demande est forte, plus les prix montent et plus vous allez payer cher votre essence.
D’autres délais
Déjà, les constructeurs peinent à fournir à la demande en matière de véhicules neufs en raison de la pandémie et de la crise des microprocesseurs. Ils pourront rapidement palier au problème d’approvisionnement des composants venant d’Ukraine, mais cela demandera une période d’ajustement avant que la production ne reprenne un rythme « normal ». Il faut donc s’attendre, dans certains cas, à des délais d’attente supplémentaires dans la livraison de certains produits venant d’Europe.
Exclu de la F1
Techniquement, le contrat entre la Russie et la F1 devait être revu après la saison 2025. Cependant, le promoteur a décidé unilatéralement d’interrompre le contrat immédiatement en annulant ainsi la course de Sochi qui devait se tenir le 25 septembre prochain. En plus d’être exclue des saisons 2024 et 2025, l’organisation confirme qu’il n’y aura plus de course de F1 en territoire russe.