Il est maintenant assez évident que les constructeurs d’automobiles chinois ne sont plus ce qu’ils ont déjà été. Autrefois la risée de l’industrie avec leurs copies de modèles connus et de qualité discutable, les marques chinoises sont aujourd’hui à la hauteur des attentes des consommateurs de partout dans le monde, tant en matière de qualité que de technologie.
Si le marché européen a déjà été victime d’une vague de constructeurs chinois venus jouer dans ses platebandes, c’est maintenant au tour du Mexique à voir son parc automobile se remplir rapidement de nouveaux véhicules de constructeurs asiatiques. Sommes-nous les prochains sur la liste?
Des constructeurs agressifs
Sur sa chaîne YouTube, le média automobile américain Motortrend a mis sur pied un documentaire fort intéressant qui explique en détail le phénomène des constructeurs d’automobiles chinois installés au Mexique.
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Selon le documentaire, non seulement le véhicule électrique le plus vendu là-bas est-il actuellement le VUS compact BYD Yan Plus, mais, depuis la pandémie de COVID-19, 29 % des véhicules importés au Mexique proviennent de la Chine, tandis que 19 % des ventes de véhicules neufs proviennent d’un constructeur chinois.
Pourquoi un tel engouement et pourquoi la Chine s’intéresse-t-elle au marché mexicain? D’une part, les constructeurs chinois, comme toutes bonnes entreprises, cherchent constamment à croître et à saisir de nouvelles parts de marchés. BYD et NIO, deux des constructeurs chinois les plus agressifs à l’heure actuelle, ont mentionné clairement dans de récents communiqués que leur objectif consiste à conquérir de nouveaux marchés.
Ensuite, il y a l’intérêt des consommateurs à acheter chinois plutôt que japonais, américain et européen. La raison première étant le prix. Dans ce monde où tout coûte cher, les constructeurs chinois arrivent sur le marché avec des offres plus alléchantes. Ensuite, il y a le produit. Comme les journalistes du reportage de Motortrend l’ont si bien dit durant leur essai du BYD Yan Plus, la qualité de construction, la technologie et l’autonomie de ce véhicule électrique sont tout aussi bonnes que celles des produits provenant des autres marques.
Un pays avec des objectifs clairs
Cette ténacité de la part des constructeurs chinois provient surtout de la Chine qui, durant la pandémie de COVID-19, a ordonné à tous les constructeurs d’automobiles de se concentrer sur la production de batteries au lithium-ion et de véhicules alimentés par de nouvelles formes de propulsion plus propres.
Ensuite, le gouvernement chinois a investi des sommes phénoménales dans des programmes d’incitatifs, ce qui a encouragé les constructeurs et les consommateurs à passer à l’électrique, sans compter une offensive marquée dans les infrastructures de recharge. Aujourd’hui, l’industrie de l’automobile chinoise produit des véhicules électriques plus rapidement et plus efficacement que l’Europe, les États-Unis et le Japon.
Alors, à quand les véhicules chinois chez nous? Au Canada, il ne serait pas impossible de voir certains modèles importés de la Chine, car nous n’imposons pas les mêmes tarifs sur l’importation de ces véhicules que les Américains. Rappelons que, aux États-Unis, un tarif de 27,5 % serait imposé aux constructeurs chinois, sans compter les restrictions en lien avec la provenance des métaux des batteries, en vertu des conditions de l’Inflation Reduction Act.
Rien n’empêche toutefois les constructeurs chinois d’implanter des usines au Mexique et de faire entrer les véhicules aux États-Unis et au Canada par cette voie. En fait, selon ce que nous apprenons dans ce reportage, les marques Chery, SAIC Motors et BYD exploreraient déjà cette idée.