Les constructeurs automobiles planifient aujourd’hui les véhicules qui seront vendus au public en 2028 ou après. Il va donc sans dire qu’il est primordial qu’ils aient une direction claire vers laquelle se diriger, sans quoi ils risquent de perdre des milliards de dollars faits en investissements à travers les années. En ce sens, l’Alliance de l’innovation automobile, par la voix de John Bozzella, demande au Président désigné Donald Trump de conserver la direction imposée sous l’administration Biden.
Une lettre a été écrite le 12 novembre dernier par le président de l’Alliance pour l’innovation automobile, John Bozzella, qui représente les 42 fabricants automobiles (sauf Tesla) qui vendent la vaste majorité des véhicules chaque année aux États-Unis. Cette lettre couvre une grande quantité de sujets qui touchent l’automobile, mais une portion demande à Donald Trump de ne pas abroger ni modifier les crédits de taxes et les normes d’émissions en place actuellement.
Il s’agit d’une position qui semble être contradictoire, puisque plusieurs constructeurs automobiles ont fait des pressions jadis auprès des gouvernements pour être soumis à des normes moins sévères, sans quoi leur survie était incertaine. Au contraire, la lettre encourage le maintien des normes en place, elles qui visent à diminuer les émissions de gaz à effet de serre et à forcer les constructeurs automobiles à vendre des véhicules électriques à plus longue échéance.
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Pendant sa campagne vers l’élection présidentielle américaine, Donald Trump a affirmé vouloir « mettre un terme aux obligations de productions de VÉ », vouloir diminuer les normes d’économie de carburant mises en place par Biden en plus d’éliminer le crédit de taxes de 7500 $ inclus dans l’Inflation Reduction Act pour les véhicules électriques fabriqués aux États-Unis. Selon toute vraisemblance, ces mesures ralentiraient l’adoption des véhicules électriques en sol américain.
Plus de stabilité
L’idée derrière la lettre est d’assurer une certaine stabilité des réglementations entourant les émissions, une condition sine qua none, semble-t-il, pour que l’industrie automobile affronte l’avenir avec succès. Un analyste de S&P Global a d’ailleurs affirmé qu’il était pire, pour un constructeur automobile, de subir des changements tous les 4 ans en fonction des gouvernements que de tenter de se plier à des normes certes exigeantes, mais pérennes.
Certains constructeurs d’automobiles ont déjà investi des centaines de millions de dollars, voire des milliards de dollars, dans le développement de technologies vertes et de véhicules électriques pour répondre aux normes en place actuellement. Si la réglementation change, ils craignent d’avoir investi inutilement des sommes colossales sans avoir de possibilité de retour sur l’investissement, en plus de se retrouver avec une concurrence démesurée de véhicules thermiques, alors avantagés par la déréglementation.
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