L’Environmental Protection Agency (EPA) aux États-Unis, qui influe sur les normes du gouvernement du Canada, est sur le point de changer sa réglementation touchant les émissions de CO2 des transports légers pour 2026. Ces nouvelles mesures, qui sont les plus sévères de l’histoire, entreront en vigueur pour l’année modèle 2023, mais donneront aux constructeurs d’automobiles une période de grâce de trois ans avant de s’y conformer. Les constructeurs seront-ils capables de s’adapter ? Si l’on se fie à leur habitude actuelle, ça ne regarde vraiment pas bien.
Dans quatre ans, l’EPA exigera que le parc complet d’un constructeur d’automobiles, c'est-à-dire sa gamme de modèles entière, ne dépasse pas une consommation moyenne de carburant de 5,9 litres/100 kilomètres. Les émissions de CO2 seront limitées à 81,5 grammes par kilomètre pour les voitures, et 115 grammes par kilomètre pour la catégorie des camions légers, c'est-à-dire les camionnettes, les fourgons et les VUS. Il est également important de souligner que l’écart entre les voitures et les camions légers en matière d’émission passera de 36 à 34 %.
Pour mettre les choses en perspective, la norme actuelle oblige des émissions de 111,7 grammes de CO2 par kilomètre pour les voitures et 161 grammes pour les camions légers.
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Pourquoi la loi pour les camions légers est-elle moins sévère ? Pour que l’EPA puisse donner une chance aux véhicules commerciaux qui auront encore besoin de grosses cylindrées thermiques pendant quelques années.
Aujourd’hui, et en 2026, les constructeurs doivent respecter une moyenne d’émissions de CO2 de 100 grammes par kilomètre pour leur gamme complète.
Plusieurs ne s’y conforment pas
Quand on consulte le Guide de consommation de carburant 2022 de Ressources naturelles Canada, on se rend rapidement compte qu’un grand nombre de véhicules qui circulent actuellement sur nos routes ne respectent pas les normes établies. Rappelons que Ressources naturelles Canada suit habituellement la réglementation imposée par l’EPA.
En fait, dans tout le parc d’automobiles thermiques actuel, on ne compte que 4 voitures qui se situent sous le seuil des 111,7 grammes de CO2 par kilomètre. Les voici :
Du côté des camions légers, on constate en effet que des normes moins sévères permettent à plus de véhicules d’être conformes. On remarque cependant à quel point les constructeurs profitent de cette catégorie pour commercialiser des véhicules qui n’ont aucun lien avec le concept d’un camion léger afin de leur permettre de polluer plus. Voici les modèles qui sont actuellement sous les 161 grammes de CO2 par kilomètre.
Comment les constructeurs font-ils pour s’en sortir ainsi ? Ils paient des pénalités, tout simplement. Certes, un constructeur peut balancer sa moyenne par parc en introduisant des modèles électriques à zéro émission. Mais même les constructeurs avec un haut volume de modèles hybrides se sont récemment retrouvés avec d’énormes pénalités. Toyota en est un bon exemple : en 2021, elle a dû débourser 180 millions $ US en pénalités carbone.
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