C’est maintenant officiel, le président des États-Unis vient de mettre en vigueur les fameux tarifs douaniers qu’il menaçait d’imposer à certains de ses partenaires économiques, dont le Canada et le Mexique. Les importations en provenance de ses deux voisins de frontières sont donc désormais taxées à la hauteur de 25 % tandis que les hydrocarbures en provenance du Canada seront taxés à la hauteur de 10 %.
Qu’est-ce que cela représente pour le secteur de l’automobile? Cette semaine, nous avons abordé le sujet de la hausse des prix possible à prévoir autant sur le marché des véhicules neufs que des véhicules d’occasion, mais d’autres facettes pourraient aussi être impactées. On peut, par exemple, évoquer que la disparition de modèles ou de versions pourraient être envisagée.

La complexité d’une telle mesure pour l’industrie de l’automobile
Depuis de nombreuses décennies, les accords d’échanges commerciaux entre le Canada, le Mexique et les États-Unis permettaient aux constructeurs d’automobiles de construire des usines dans les trois pays, afin d’y répartir la production selon les besoins sans trop d’impact pour le portefeuille de chacun. Cependant, décider d’imposer de tels tarifs en si peu de temps n’est pas évident pour un constructeur. Il doit revoir sa chaîne d’approvisionnement au complet ainsi que sa chaîne de production.
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Selon John D’Agnolo, président de la section locale 200 du syndicat Unifor, du côté de Windsor, en Ontario, les constructeurs d’automobiles ont entreposé le plus possible de composants afin d’amortir le choc tarifaire à court terme. Par exemple, l’usine de moteurs Ford située à Windsor a maximisé les expéditions vers Detroit, le mois dernier. Selon certaines informations, des endroits supplémentaires auraient été loués pour stocker de nombreux composants à l’abri de la surtaxe. De plus, certains constructeurs auraient aussi fait pression sur les fournisseurs, afin d’expédier le plus de composants possibles aux États-Unis, avant l’entrée en vigueur des tarifs.
Cela veut donc dire que, à très court terme, certains modèles risquent de bien s’en sortir et de ne pas voir leur coût trop monter, mais pour combien de temps?

Des modèles et des versions appelés à être sur pause ou disparaître?
À l’heure actuelle, les constructeurs d’automobiles sont en quelque sorte en gestion de crise. Même si les trois grands américains ont tenté de plaider auprès de la Maison-Blanche d’épargner le secteur de l’automobile, il semble que cela n’ait pas porté des fruits. Ils doivent donc trouver une solution à ce problème, surtout si les tarifs se maintiennent sur une longue période. Quelles solutions pourraient être envisagées pas les différents constructeurs qui assemblent des véhicules en sol canadien ou mexicain? Il est certain qu’une augmentation des prix pourrait être considérée, mais on pourrait aussi envisager d’éliminer certains modèles ou certaines versions assemblés dans les deux pays, le temps que la situation se stabilise, ou que la production puisse être transférée aux États-Unis.
Prenons le Ford Bronco Sport 2025, par exemple, qui est actuellement assemblé du côté du Mexique. Ford pourrait décider de continuer de l’offrir sur le marché moyennant une augmentation du prix. Cependant, si l’étude faite à l’interne démontrait que cette solution n’est pas réaliste, le constructeur pourrait décider de ne plus l’offrir sur le marché américain, de mettre sur pause la production au Mexique ou d’envisager de transférer la production en sol américain. Il en va de même pour d’autres constructeurs, dont Honda, par exemple, qui assemble certaines versions du CR-V au Canada, tandis que d’autres sont assemblées aux États-Unis.
Le lieu d’assemblage de nouveaux véhicules à venir pour différents constructeurs d’automobiles pourrait même être revu, en raison de la guerre des tarifs.
Quoi qu’il en soit, si ces tarifs de 25 % se prolongent sur une trop longue période, il y a fort à parier que de grands chamboulements dans le secteur de l’automobile seront observés sur les prix et la disponibilité des véhicules.
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