Le principal défi qui se présente à quiconque désirant bâtir un réseau de stations de recharge pour voitures électriques, c’est de posséder le terrain sur lequel construire ces bornes. Non seulement ces terrains doivent être disponibles, mais ils doivent aussi être positionnés stratégiquement : inutile d’offrir une borne de recharge qui ne se situe à proximité d’aucun point d’intérêt. D’ailleurs, ces terrains et emplacements stratégiques sont plus souvent qu’autrement détenus par le secteur privé. La chaîne alimentaire française Carrefour l’a d’ailleurs bien compris, alors qu’elle diversifie son offre de service en implantant pas moins de 700 stations de recharge, pour un total de plus de 5 000 bornes, à travers la France, soit une dans chacun des emplacements de ses supermarchés, d’ici 2025.
Cette décision stratégique offrira ainsi un énorme réseau de recharge à la disposition des utilisateurs de la route en France, qui bénéficieront de celui-ci en plus du réseau public actuel. Non seulement ce réseau sera vaste, mais il sera aussi très dense : rappelons que la superficie du territoire français est 3 fois plus petite que celle du Québec, même si la population du pays de nos ancêtres est près de 8 fois plus grande que celle de notre belle province.
On parle ainsi d’un réseau qui compte entre 5 et 10 bornes par station, qui offrent des débits de chargement allant de 22 à 300 kilowatts, en plus de pouvoir accommoder des trottinettes et/ou vélos électriques. Au Québec, par exemple, la majorité des bornes de recharge offrent une puissance de 25, 50, ou encore 100 kilowatts, bien que certaines bornes à plus faibles ou plus fortes puissance soient aussi disponibles (240 volts, 350 kilowatts).
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Plusieurs tarifs ont déjà été établis, en fonction de la rapidité de chargement, mais celui qui retient le plus l’attention est certainement le service à 22 kilowatts, qui est gratuit pendant une période de 60 minutes pour les clients qui possèdent la carte fidélité. Il faut cependant noter que les bornes sont accessibles à tous, et donc que les clients de Carrefour n’ont pas nécessairement la priorité de recharge.
Et au Québec, on s’en sort comment?
Le réseau qui sera bâti par Carrefour comportera environ 5 000 bornes de recharge, soit 2 000 de moins que l’ensemble du réseau québécois actuel. Ces chiffres démontrent le potentiel qui peut découler de l’implication du secteur privé dans l’installation de bornes pour véhicules électriques, alors que le Circuit électrique, l’entité publique créée sous Hydro-Québec en 2012, possède plus de la moitié des bornes électriques au Québec.
Imaginez, si Sobey’s, Loblaws ou autres géants de l’alimentation qui possèdent des centaines de points de vente à travers le pays se mettaient de la partie au même niveau que le fait Carrefour. Ces commerces sont présents dans la quasi-totalité des municipalités canadiennes, ce qui faciliterait la vie à bien des utilisateurs de véhicules électriques. Il faut cependant noter que certaines de ces chaînes ont déjà entamé un processus similaire, quoique moins ambitieux.
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