Nous pouvons affirmer que l’industrie de l’automobile, comme nous la connaissons, continue d’être chamboulée. Que ce soit la pandémie, la pénurie de composants, l’accélération de l’électrification des transports, la hausse des taux d’intérêt et, maintenant, la grève du côté des États-Unis, tous ont un rôle à jouer dans la gestion future des constructeurs. C’est dans cette optique que Ford annonçait en février dernier son intention de construire une nouvelle usine de batteries au Michigan pour soutenir son plan d’électrification et d’approvisionnement. Toutefois, il semble que le projet soit maintenant sur pause, selon l’annonce effectuée lundi par le constructeur.
Un projet important en pause
Cet investissement de 3,5 milliards de dollars américains avait été annoncé en février dernier pour cette nouvelle usine de batteries, en partenariat avec l’entreprise chinoise CATL. Cependant, Ford a annoncé hier avoir suspendu les travaux et invoquait des inquiétudes face à sa capacité d’exploiter cette dernière de façon rentable et concurrentielle. Le constructeur est toutefois demeuré muet sur les raisons exactes qui l’ont poussé à prendre cette décision.

Cette annonce survient au même moment où l’United Auto Workers (UAW) a déclenché un débrayage qui fait toujours rage aux États-Unis. Pendant ce temps, Shawn Fain, président de l’UAW, accuse Ford de vouloir utiliser cette nouvelle usine comme point de pression à un moment où les négociations contractuelles plus larges entre le syndicat et les constructeurs ne semblent pas avancer.
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Une usine qui ne fait pas l’unanimité
Selon l’information obtenue du côté américain, cette usine ne ferait pas l’unanimité. En effet, les républicains du Congrès s’étaient opposés à cette nouvelle usine de batteries au Michigan, puisqu’ils estimaient qu’elle pourrait faciliter le déplacement de subventions américaines du côté de la Chine. Ils craignaient aussi que Ford ne devienne dépendante de la technologie de cette entreprise chinoise.
Des batteries LFP (lithium-fer-phosphate) en jeu
Dans son annonce faite au début de l’année, cette nouvelle usine devait produire des batteries au lithium-fer-phosphate (LFP) et créer 2 500 emplois, et ce, dès 2026. À son ouverture, l’usine devait permettre d’ajouter quelque 35 gigawattheures de capacité de batterie LFP chez le constructeur et lui permettre de produire 400 000 véhicules électriques supplémentaires, et ce, annuellement.
Actuellement, le sort de cette usine de batteries Ford semble être sur la glace. Il faudra attendre des nouvelles du constructeur prochainement afin de connaître les prochains développements. Il est toutefois permis de penser que de plus amples nouvelles seront connues, une fois la grève terminée et les ententes conclues entre le constructeur et l’UAW.