Ce n’est pas la première fois que Ferrari est commissionné pour faire une voiture unique à la demande d’un (très) riche collectionneur. Par contre, la particularité de la Ferrari P80/C, c’est qu’elle n’est destinée qu’à la piste. L’acheteur ne se soucie même pas de sa légalité sur route; il veut jouer avec sur un circuit.
Autre particularité : bien qu’elle soit en partie dérivée de la 488 GT3, son développement s’est étalé sur une période de plus de quatre ans. Là encore, c’est une première. Jamais dans l’histoire de Ferrari la gestation d’une one-off n’a été aussi longue. Les exigences de l’acheteur en matière de design étaient très élevées. Il voulait absolument que l’on voit des inspirations stylistiques des Ferrari 300 P3/P4 1967 et Dino 206 S 1966. À cela, les designers et ingénieurs ont eu le défi de concevoir une voiture de piste qui respecte les dogmes modernes de l’aérodynamisme. Bien qu’elle soit limitée à un seul exemplaire, elle est passée par la même batterie de tests pour optimiser son taux de pénétration dans l’air.
Entièrement fabriqué en fibre de carbone, l’apport du châssis de la 488 GT3 permet d’avoir un empattement légèrement plus long que celui d’une 488 traditionnelle. À partir de là, les ingénieurs et designers étaient en mesure de déplacer la position du pilote vers l’avant tout en étirant la section arrière de la voiture. Moment de répit pour les concepteurs de la P80/C car elle ne participera jamais à une série de courses automobiles. Elle n’est donc pas contrainte de suivre des règles de conformité particulières. De ce fait, les phares se limitent à une mince ligne à peine perceptible. Pour l’arrière, le spectacle continue avec un imposant diffuseur et des feux discrètement intégrés à l’aileron.
Toujours dans le très particulier : on intègre des éléments stylistiques de la légendaire 250 LM Berlinetta quant à la configuration de la visière avant qui enveloppe le pare-brise et les lunettes latérales. Pour aller plus loin encore dans les spécifications, le propriétaire a demandé la préparation de deux ensembles de roues. Des 18 pouces pour l’usage en piste et des 21 pouces pour les expositions. Sans grande surprise, puisque c’est une Ferrari, on a opté pour une peinture rouge Rossa.
Ferrari est l’un des plus grands motoristes, mais dans le cas de la P80/C, pas un mot sur la mécanique. On ne dévoile même pas s’il y a une moindre modification par rapport à la 488 GT3. Considérant la taille de la voiture, il est permis d’assumer que l’on a récupéré le V8 biturbo de 3,9 litres de la GT3, d’une puissance environnant les 670 chevaux.
Quel peut être le prix de cette unique Ferrari? La Scuderia se réserve l’information. Une chose est certaine, c’est qu’on parle d’une voiture dans les sept chiffres. Bonne nouvelle pour le collectionneur considérant son unicité : cette P80/C est un investissement et elle ne fera que prendre de la valeur avec les années.