L’incertitude économique amène son lot de défis aux foyers québécois. L’inflation, la hausse des taux d’intérêt et la progression du prix des voitures, entre autres, ont poussé les consommateurs à revoir leurs finances afin de joindre les deux bouts. Cette correction budgétaire se fait de plus en plus sentir dans le domaine de l’automobile. En effet, certains propriétaires décident de remettre les clés de leur véhicule à leur prêteur. Un phénomène qui a fortement augmenté dans la dernière année.
Taux de délinquance
Une étude conduite par Equifax a mis en lumière le fait qu’il y a de plus en plus de personnes qui n’arrivent plus à faire leur versement mensuel pour payer leur véhicule. Selon Jean-Philippe Saumure, conseiller principal chez Equifax, une augmentation importante du pourcentage de délinquance a été observée récemment. Effectivement, l’organisation témoigne que la proportion de délinquance de 90 jours ou plus sur les prêts automobiles au pays a bondi de 29 % dans la dernière année. Il est à noter qu’un automobiliste qui veut retourner son véhicule à un prêteur doit déclarer faillite.
Cette situation serait attribuable à deux phénomènes, selon Pierre Fortin, président de Jean Fortin et Associés, syndic autorisé en insolvabilité, en entrevue sur les ondes de TVA. Primo, il pointe l’accroissement du coût médian des véhicules modernes et la hausse des taux d’intérêt comme facteur principal de cette croissance de versements fautifs. Il faut constater que le prix moyen des véhicules neufs au pays a atteint des sommets inégalés qui frôlent les 65 000 $.
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Secundo, Pierre Fortin a ajouté « qu’on n’a plus actuellement les taux promotionnels des constructeurs qui permettaient de louer ou d’acheter à 0 % d’intérêt, ou à 1 ou 2 %. Maintenant, ce sont des prêts plus réguliers, comme on dit, des prêts bancaires à 7, 8 ou 9 % ; et pour les deuxièmes chances au crédit, on va souvent à 12, 15 et 20 % d’intérêt ».
Où vont les véhicules?
Quand un citoyen n’arrive plus à payer son véhicule, ce dernier est repris par l’institution qui en a octroyé le financement. Le bailleur de fonds peut ensuite l’écouler sur le marché ou, en règle générale, le vendre aux enchères.
Les encans sont rarement ouverts au grand public. Ce sont des entreprises de commercialisation ou de réparation motorisée qui peuvent assister aux séances. D’ailleurs, il existe plusieurs types d’encans : certains mettent en valeur des voitures accidentées ou endommagées, d’autres, des voitures en état de fonctionner.
L’augmentation du taux de délinquance sur les paiements amène un lot exponentiel de véhicules dans les encans. Il faudra suivre la situation pour vérifier si un ralentissement se fera ressentir du côté des ventes de véhicules d’occasion, car avec un nombre grandissant de produits remis en circulation dans la catégorie, un équilibre entre l’offre et la demande pourrait se faire sentir prochainement.