Cette semaine, nous apprenions que Jaguar-Land Rover deviendra un constructeur entièrement électrique d’ici 2025. Toute une annonce si l’on considère que, en l’espace de quatre ans seulement, le constructeur devra faire in virage à 180 degrés. Mais comment y parviendra-t-il ?
Le virage vers l’électrique pour Jaguar-Land Rover est particulièrement complexe. D’une part, il s’agit d’un constructeur qui détient un long héritage auprès des adeptes de voitures, sans compter une participation constante en course automobile. Pour un constructeur aussi légendaire, l’abandon total du moteur thermique représente un changement radical de ses valeurs.
L’autre défi consiste à développer de nouvelles plateformes et à sécuriser une entente avec un constructeur de batteries en très peu de temps. Pas facile pour un constructeur aussi spécialisé.
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Certes, il est vrai que Jaguar-Land Rover peut se fier au soutien financier de Tata Motors, propriétaire des deux marques depuis 2008. Mais avec à peine 16 000 I-PACE électriques vendus dans le monde en 2020 contre quelque 70 000 Model Y (qui a été introduit au milieu de l’année), il va de soi que les consommateurs potentiels de véhicules électriques n’ont pas nécessairement Jaguar dans leur mire.
Pour arriver à une gamme entièrement électrique, Jaguar devra d’abord se débarrasser de plusieurs modèles emblématiques, comme la grande berline XJ et la berline sport XE. Il se pourrait même que la sportive F-Type ainsi que les VUS E et F-PACE ne soient plus produits pour laisser place à une nouvelle génération de véhicules assemblés sur une architecture électrique.
D’ailleurs, le constructeur, qui était sur le point de dévoiler une variante électrique de la XJ, a finalement lancé la serviette et a carrément annulé sa commercialisation. Pourquoi avoir mis tant d’efforts à préparer un modèle pour finalement l’abandonner ?
Selon Thierry Bolloré, le PDG de Jaguar-Land Rover, la XJ ne cadrait pas dans la nouvelle image électrique « Reimagine » du constructeur. Même si cette mystérieuse XJ avait été privée d’un moteur thermique, son volume de ventes aurait été trop bas pour justifier sa présence au sein de la gamme, a expliqué M. Bolloré lors d’un entretien avec certains médias américains.
Thierry Bolloré est allé encore plus loin au cours de son entrevue. Quand on lui a demandé si un modèle de nature sportive était dans les plans, il a tout simplement évité le sujet, tout en renforçant le fait que Jaguar devra recentrer sa gamme de modèles afin de devenir à la fois profitable et électrique. En d’autres mots, nous risquons de voir naître une marque beaucoup plus homogène et qui proposera des modèles pragmatiques plutôt qu’émotifs, chose qui va complètement à l’encontre des valeurs classiques de l’entreprise.
Ce changement radical de direction affectera également Land Rover, qui, bien qu’elle performe bien au palmarès des ventes, offrira pas moins de six modèles électriques, également d’ici 2025.
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