L’administration Biden souhaite ardemment favoriser la vente de véhicules aux États-Unis, mais l’une des bases importantes du projet fait grincer des dents le Mexique et le Canada. L’administration voudrait offrir une subvention pour l’achat d’un véhicule électrique neuf pouvant atteindre 12 500 $ US, mais les véhicules admissibles devront avoir été construits dans une usine américaine et par des employés syndiqués.
Selon le règlement présenté au Sénat et soutenu par le président Biden, tous les véhicules électriques assemblés au pays, dont les batteries auront été produites aux États-Unis et par des employés syndiqués seraient admissibles à un rabais de 12 500 $. Après une période de 5 ans, tous les véhicules électriques construits aux États-Unis deviendraient admissibles à une subvention de base de 7 500 $.
Bien entendu, cette mesure de protectionnisme ne fait pas que des heureux chez nos voisins du sud. Plusieurs, constructeurs d’automobiles ont décrié ce projet qui ne favoriserait que les 3 constructeurs de Detroit, soit GM, Stellantis et Ford. Plusieurs autres, dont Toyota, Kia, Honda et, même, Tesla ont des usines aux États-Unis, mais leurs employés ne sont pas syndiqués. D’ailleurs, le constructeur Toyota s’est férocement opposé à la mesure, ce dernier ayant récemment publié une publicité dans le Wall Street Journal et le New York Times mentionnant que le travail des employés non syndiqués ne valait pas la même chose que celui des syndiqués.
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Même son de cloche de la part du Canada qui menace d’imposer des tarifs spéciaux sur certains produits automobiles et autres si jamais les États-Unis devaient aller de l’avant avec ce projet. Le gouvernement veut ainsi protéger l’industrie canadienne qui aurait fort à perdre d’une telle mesure. La mesure frapperait directement l’Ontario qui possède plusieurs usines qui pourraient être menacées d’un transfert de production vers les États-Unis. Même chose pour les nombreux fabricants de pièces d’automobiles d’un peu partout au pays ainsi qu’au Québec.
Une mesure qui viole les accords commerciaux
La ministre fédérale, Chrystia Freeland, a d’ailleurs fait parvenir une lettre au Sénat américain afin de manifester son inquiétude face à cette menace. Elle a mentionné que la subvention aux véhicules électriques viole les accords d’échanges avec le Canada et le Mexique, et s’il n’y avait pas de changement de position ou d’entente plus avantageuse, le Canada défendrait ses intérêts nationaux de la même manière qu’il l’a fait dans le cas de l’acier et de l’aluminium canadien. La ministre prépare d’ailleurs déjà une liste de produits qui pourraient être assujettis à un tarif spécial à l’exportation afin de mettre de la pression.
Même son de cloche du côté de la Commission européenne qui urge le Sénat de retirer du projet de loi toute notion qui discriminerait les véhicules électriques importés d’Europe ou les modèles construits aux États-Unis par des marques européennes.
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