Dans le cadre du Plan de réduction des émissions pour 2030 du gouvernement fédéral, la Banque de l’infrastructure du Canada (BIC) relâche un budget de 500 millions $ pour stimuler les entreprises privées à s’intéresser aux infrastructures de recharge ainsi qu’aux stations de ravitaillement en hydrogène.
Si, au Québec, nous sommes habitués d’avoir un réseau de bornes publiques établi comme le Circuit électrique, la situation est nettement plus complexe dans le reste du Canada. En réalité, dans plusieurs provinces du pays, les infrastructures de recharge sont quasi inexistantes. Au total, le Canada ne compte que 22 000 bornes de recharge et seulement six stations de ravitaillement en hydrogène. C’est nettement inférieur aux besoins prévus pour soutenir l’adoption des véhicules à zéro émission.
Cette offensive de la BIC vise à rectifier le déficit en infrastructure de recharge que vit actuellement le Canada tout en cadrant mieux avec ses objectifs de réduction des gaz à effet de serre (GES). L’objectif consiste à ajouter 50 000 nouvelles bornes de recharge « à court terme ».
Le programme n’est accessible que par les entreprises privées, c'est-à-dire que les provinces et les municipalités n’y ont pas accès. Une entreprise désirant se lancer dans la commercialisation de bornes de recharge pourra recevoir une avance de fonds représentant jusqu’à 80 % de ses coûts de départ si elle réussit à implanter un réseau lucratif à l’intérieur des deux premières années. Si le projet se réalise en trois ans, c’est 65 % des coûts qui sont couverts. À la quatrième année, c’est 50 % des coûts qui sont couverts.
Le remboursement du prêt ne s’effectue que quand les bornes commencent à générer des revenus. Et si l’adoption au réseau est plus grande que prévu, un réajustement des intérêts à la hausse sera appliqué au remboursement. En revanche, une entreprise qui ne réussit pas à générer de gains verra ses mensualités de remboursement réduites. La BIC s’attend à des prêts qui s’étendront sur une période de 15 ans.
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« Nous savons clairement que nous prenons le risque de ne pas être entièrement remboursés si l’adoption des véhicules électriques ne se déroule pas comme prévu » - a témoigné Charles Todd, directeur des Investissements à la BIC.
Selon ce qu’annonce la BIC dans son communiqué de presse, plusieurs acteurs du service privé ont déjà démontré leur intérêt pour ce genre de programme et se montrent enthousiastes face à l’idée de pouvoir puiser dans un secteur d’activité en pleine ébullition.
L’avis de RPM
Une telle offensive aiderait certainement à stimuler les infrastructures de recharge au pays qui, on va se le dire, sont actuellement dans un état pitoyable à l’extérieur du Québec, à l’exception de la Colombie-Britannique qui se débrouille très bien à ce chapitre.
Mais avant de lancer de l’argent pour stimuler la croissance d’infrastructures, une réglementation fédérale doit être implémentée pour assurer une constance dans la tarification et l’entretien des réseaux.
Comme nous l’avons déjà rapporté par le passé, l’un des plus grands irritants des électromobilistes au Canada et aux États-Unis, c’est l’état des bornes et leur mauvais fonctionnement. Trop souvent avons-nous entendu parler d’un utilisateur qui s’installe à une borne pour la découvrir défaillante, ou, pire, incapable de s’en servir en raison d’un modèle de paiement mal supporté.
En outre, les utilisateurs ne désirent pas se retrouver avec plusieurs abonnements à des entreprises de bornes. Un parapluie qui les regroupe toutes, comme le fait actuellement le Circuit électrique au Québec, est essentiel si nous souhaitons que les consommateurs adoptent la voiture électrique en grande pompe.
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