CAA-Québec a émis son opinion quant à l’utilisation du Fonds vert auquel contribuent tous les automobilistes circulant au Québec. L’organisme à but non lucratif propose de mettre en place un programme d’inspection volontaire accompagné d’incitatifs financiers pigés à même le Fonds vert dans le but de rendre les véhicules âgés de plus de 8 ans conformes aux normes environnementales et, ainsi, réduire les émissions de gaz à effet de serre.
Le Fonds vert a été mis en place par le gouvernement québécois en 2006 dans le but de promouvoir la protection de l’environnement, la préservation de la biodiversité et la lutte contre les changements climatiques. Il est financé en partie par les automobilistes qui y versent 4 sous à chaque litre d’essence par le biais du marché du carbone. Annuellement, 300 millions de dollars sont acheminés par les acheteurs de carburant vers le Fonds vert.
L’idée avancée par CAA-Québec est d’appliquer au monde de l’automobile un programme volontaire analogue à celui offert dans le domaine de l’habitation, c’est-à-dire le crédit RénoVert. Il s’agirait de la façon la plus efficace d’en arriver à des résultats significatifs rapidement.
Selon ce programme, une personne ayant un véhicule âgé de plus de 8 ans recevrait un crédit d’impôt suivant la réparation du système antipollution de son véhicule. Pour favoriser la participation, CAA-Québec soutient que les automobilistes devraient également recevoir un rabais directement lors de la réparation. Il s’agirait, selon les mots employés par CAA-Québec, d’un « retour du balancier pour les automobilistes » puisqu’ils ont contribué au Fonds vert depuis plus de 10 ans.
Selon CAA-Québec, près du tiers des véhicules âgés de plus de 8 ans circulant actuellement sur les routes ne rencontrent pas les normes environnementales, ce qui représenterait plus de 600 000 véhicules dans tout le Québec. L’organisme en est venu à cette conclusion au terme d’une enquête qu’il a mené au cours de l’été 2017 dans ses 10 centres d’inspection affiliés situés partout en province.
CAA-Québec rappelle que les véhicules non conformes en raison d’un bris ou d’un entretien non effectué consomment plus d’essence et, par le fait même, polluent plus. L’organisme estime que les automobilistes gaspillent près de 160 millions de dollars annuellement en raison d’une trop grande consommation d’essence.
Selon la vice-présidente communications et affaires publiques chez CAA-Québec, Sophie Gagnon, « Peu de projets ont le potentiel d'avoir un impact aussi direct et rapide sur les émissions de GES ». Elle ajoute que « le Québec devra faire preuve d’imagination pour atteindre les cibles qu’il s’est fixées pour 2020. En matière de réduction des gaz à effet de serre, c’est l’éléphant dans la pièce ».
D’autres états et provinces offrent actuellement un programme d’inspection volontaire accompagné d’incitatifs financiers, minimisant ainsi les coûts défrayés par les propriétaires.