Montée soudaine des taux d'intérêt dans l'automobile

La montée récente des taux d’intérêt de la banque centrale du Canada a un impact majeur sur plusieurs secteurs d’activité. L’industrie de l’automobile n’en est pas épargnée. En effet, depuis quelques semaines, on constate que certains constructeurs ont soudainement fait grimper leurs taux, que ce soit pour un achat ou pour une location.

Prenons l’exemple d’un Kia Soul EV Premium en location pour 48 mois avec 16 000 kilomètres d’allocation par année. En février dernier, le taux d’intérêt qu’affichait le site internet de Kia Canada pour ce modèle était de 2,49 % avec le programme de fidélité du constructeur qui permet de réduire le taux de 1 %. Au moment d’écrire ces lignes, ce même véhicule avec le même plan de financement et le même programme de fidélité s’affiche à un taux de 4,49 %.

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Ceci fait passer les mensualités, taxes en sus et rabais gouvernementaux appliqués et sans mise de fonds, de 212 à 318 $ par mois.

Les modèles à essence aussi affectés

Et c’est le même son de cloche du côté des modèles plus traditionnels. Durant le programme médiatique de la Volkswagen Jetta 2022, Volkswagen Canada se targuait du fait que la Jetta Trendline de base d’aujourd’hui se vend 2 080 $ de moins qu’en 2006. Et c’est vrai !

Le seul hic, c’est que ce modèle, pourtant considéré abordable, vient lui aussi d’être affecté par la montée des taux. En location pour 60 mois avec 16 000 kilomètres d’allocation par année et sans mise de fonds, le taux d’intérêt est actuellement fixé à 8,15 % pour une Jetta ! À l’achat, les consommateurs font face à 4,99 %, ce qui fait grimper le prix du véhicule de 22 895 à 28 492 $.

Selon Thomas Tetzlaff, responsable des Communications chez Volkswagen Canada, cette hausse soudaine des taux pourrait toutefois servir de moment de répit pour les concessions aux prises avec un manque d’inventaire.

Ces concessions doivent, depuis le début de la pandémie, jongler avec une demande élevée et une absence totale de véhicules, forçant les consommateurs à payer le plein prix et à attendre plusieurs mois avant de recevoir leur véhicule. M. Tetzlaff affirme que, pour le moment, malgré la hausse des taux, la demande demeure encore très élevée. Il est toutefois important de souligner que l'une des raisons pour cette hausse, c'est que les constructeurs ont arrêté de les subventionner en raison de la demande.

Cette hausse aura sans doute éventuellement un impact sur la demande. Les consommateurs, en théorie, freineront leurs intentions d’achat, ce qui permettra aux concessions de refouler leurs stocks. Certains consommateurs qui attendent un modèle en réservation depuis plusieurs mois pourraient se retrouver face à une belle surprise lorsque viendra temps de signer le bail de location ou le contrat de financement.

L’avis de RPM

Il est clair que la situation actuelle n’est pas favorable pour le consommateur. À moins d’être vraiment mal pris et d’avoir besoin d’une voiture neuve dans l’immédiat, nous vous suggérons de patienter avant d’acheter.

Personne ne veut payer un supplément faramineux en intérêts, surtout qu’on se souvient d’une époque pas si lointaine où les véhicules neufs pouvaient être financés à 0 %. Hélas, il s’agit d’un mal nécessaire pour ralentir le phénomène de l’inflation que nous vivons collectivement.

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