Rolls-Royce, l’une des plus traditionnelles marques d’automobiles ne résiste pas au passage vers l’électrification. Plus de 10 ans après un premier jet avec le Concept 102EX, l’entreprise se lance à pieds joints dans l’aventure avec un tout nouveau coupé électrique, le Spectre 2024.
Le coupé Spectre pourrait très bien passer pour une nouvelle version de la défunte Wraith, mais ce n’est absolument pas le cas. Le Spectre est construit sur la nouvelle plateforme « Architecture of Luxury » qu’on retrouve également sous les Cullinan, Phantom VIII et Ghost. Fait particulièrement intéressant, en 1900, Charles Rolls affirma de manière presque prophétique l’avenir de sa marque en soulignant que le futur de l’automobile serait électrique grâce à la propreté et au silence, seule l’absence d’infrastructure limiterait leur expansion. Plus de 120 ans après, Rolls-Royce y arrive enfin.
En matière de design, on reconnaît immédiatement les traits et les proportions qu’on connaît de Rolls-Royce depuis la reprise du constructeur par BMW. La grille de calandre en Parthénon continue d’évoluer avec pas moins de 22 DEL pour assurer son illumination le soir. Les blocs optiques sont en deux sections. La partie supérieure sert de phare de jour alors que la section inférieure, dans un boîtier noir plus discret, intègre les principaux éléments éclairants de soir. Sans surprise, les portières reconduisent leur ouverture inversée. La ligne de toit est presque calquée sur celle qu’on a découverte en 2014 avec la Wraith. Cette configuration facilite d’ailleurs la possibilité d’une peinture à deux tons. Les jantes en ventilateur de 23 pouces sont aussi similaires à celles de la Phantom VIII de série 2 lancée un peu plus tôt en 2022. Pour ce qui est de l’arrière, la simplicité règne avec deux feux de petite taille au travers d’une lentille claire. Le Spectre est massif avec un empattement de 3 210 millimètres de longueur et une masse de près de 3 000 kilos. L’apport de l’architecture permet d’intégrer les batteries tout en augmentant la rigidité structurelle de 30 %.
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Dans l’habitacle, il y a peu de surprises car, là aussi, la tradition demeure très forte. La présentation intérieure suit de très près ce qu’on connaît de la nouvelle Ghost. Toutefois, le spectacle des 4 796 DEL appliquées dans les portières pour soutenir le pavillon de toit étoilé . Comme il se doit, l’instrumentation passe au numérique. Comme le Spectre est une Rolls-Royce, même s’il est électrique, les possibilités de configurations demeurent infinies.
Sur le plan technique, Rolls-Royce ne divulgue pas toutes l’information. On met énormément l’accent sur le confort de roulement issu des nouvelles suspensions. Avec 18 capteurs et des amortisseurs et des barres antiroulis pour chaque roue, on vise à réduire au maximum les vibrations à basse fréquence. Dans ces conditions, le programme interviendra aussi sur la direction, l’accélérateur et les composants de frein. Pour ce qui est des éléments d’électrification, il n’y a que peu de données. La batterie pèse quelque 700 kilos, la puissance prévue est de 577 chevaux, et le couple, de 664 livres-pieds. On ne mentionne pas la taille de la batterie, mais on soupçonne qu’elle excédera les 100 à 110 kilowattheures. Pour l’heure, en fonction de l’évaluation WLTP, on parle d’une autonomie de 520 kilomètres. En fonction de l’évaluation nord-américaine, nous serons plus près des 440 à 450 kilomètres. Pour le 0-100 kilomètres/heure, Rolls-Royce estime un temps de 4,5 secondes, ce qui n’est pas particulièrement rapide.
Les premiers Spectre seront produits vers la fin de 2023 à un prix qui se situera entre celui du Cullinan et celui de la Phantom VIII. On parle donc d’une facture qui excédera les 400 000 $.
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