Revenons en 2010. Tesla était encore au stade embryonnaire, et les voitures électriques commençaient à se pointer le bout du nez. Nissan, de son côté, commercialisait la LEAF, une citadine privée d’un moteur à essence qui ne présentait certes que 200 kilomètres d’autonomie à peine, mais qui s’est rapidement transformée en un succès commercial, devenant la voiture électrique la plus vendue au monde avant d’être détrônée par la Tesla Model 3 en 2019. Avec son Ariya 2022, Nissan tentera de reprendre cette avance sur l’industrie. Y parviendra-t-elle?
De nos jours, les critères pour acheter une voiture électrique ont beaucoup évolué. Les consommateurs veulent de l’autonomie – si possible au-delà des 400 kilomètres –, un rouage intégral et un véhicule tout aussi pratique et convivial qu’une auto à essence. Surtout, la concurrence est désormais féroce avec Tesla et son Model Y, Ford et son Mustang Mach-E et, bientôt, Volkswagen et son ID.4.
Ainsi, le constructeur japonais prend le taureau par les cornes et présente l’Ariya comme un VUS, sans aucun doute le format de véhicule le plus en demande à l’heure actuelle. L’Ariya affiche des dimensions se situant entre un modèle compact et intermédiaire. Au chapitre des proportions, attendez-vous à un véhicule comparable au Rogue de prochaine génération.
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L’Ariya risque toutefois de présenter un degré de polyvalence remarquable en raison de l’absence d’un moteur thermique. D’ailleurs, Nissan parle d’un véhicule offrant des proportions intérieures comparables à celles du Nissan Murano. Le coffre peut également accommoder jusqu’à 467 litres de marchandise pour la déclinaison à deux roues motrices. Nous n’avons toutefois pas encore de données officielles une fois le dossier de la banquette arrière abaissé au plancher.
L’Ariya reposera sur la plus récente architecture électrique CMF-EV de l’alliance Renault-Nissan. Elle supportera ensuite un bon nombre de futurs modèles électriques au sein du groupe.
Des caractéristiques techniques intéressantes
Offert avec un choix de deux batteries, de 65 ou de 90 kilowattheures (utilisables : 63 et 87 kilowattheures), le Nissan Ariya 2022 proposerait une autonomie qui variera entre 321 et 482 kilomètres. Notez toutefois que ces chiffres sont préliminaires, car l’Ariya n’a encore pas été évalué par l’EPA. Les batteries seront refroidies au liquide et non à l'air comme il est le cas pour la LEAF.
Les déclinaisons d’entrée de gamme se verront équipées d’un rouage à traction, tandis que la technologie à quatre roues motrices e-4ORCE s’ajoutera aux variantes plus huppées. L’Ariya est donc le premier véhicule Nissan à incorporer cette technologie, celle qui permet de distribuer la puissance vers chaque roue en temps réel sans l'aide de composantes mécaniques.
Il y aura un total de quatre déclinaisons possibles, soit les Ariya à autonomie standard ou prolongée avec ou sans la transmission intégrale. La puissance totale variera donc entre 214 et 388 chevaux, et le couple, entre 221 et 443 livres-pieds en fonction de la batterie qui l’alimentera. Le sprint 0-100 km/h, selon Nissan, s'effectuera en moins de cinq secondes une fois équipée de la grosse batterie.
Un habitacle novateur
À l’instar des plus récents habitacles de Tesla, le Nissan Ariya aura, lui aussi, une planche de bord presque entièrement numérique. Nissan conserve toutefois des commandes physiques de climatisation et de contrôle du volume, chose qui risque de plaire aux consommateurs n’étant pas charmés par l’unique écran du Tesla Model Y.
De plus, l’information de l’Ariya sera affichée dans deux écrans de 12,3 pouces collés en parallèle, un peu comme le fait Mercedes-Benz depuis quelques années. Nissan innove toutefois et offre la possibilité de personnaliser l’information affichée d’un écran à l’autre.
Ainsi, l’utilisateur pourra transférer l’information entre les écrans comme bon lui semble. Nissan en profite dans un deuxième temps pour présenter sa nouvelle interface multimédia qui incorpore la technologie Amazon Alexa. Celle-ci s’intégrera éventuellement aux prochains véhicules de la marque.
Comme Tesla et bientôt Ford, le Nissan Ariya pourra se mettre à jour à distance par la technologie Remote Software Upgrade, permettant au constructeur d’apporter des améliorations à une foule de logiciels responsables de la gestion des composantes, comme la climatisation, le système multimédia, l’autonomie de la batterie et, même, la tenue de route du véhicule.
Le Nissan Ariya 2022 intégrera également les plus récentes technologies semi-autonomes du constructeur, comme l’ensemble ProPILOT Assist de prochaine génération.
Sera-t-il de taille ?
Nissan affirme que l'Ariya sera au centre de sa nouvelle image. On remarque justement le nouvel écusson du constructeur sur sa calandre. La nouvelle direction stylistique de ce modèle s'étendra ensuite sur l'ensemble des véhicules du constructeur.
Bien que nous ayons à plusieurs reprises reproché à Nissan de ne pas innover ni de proposer une gamme de modèles particulièrement enivrants ces dernières années, nous avouons que l’Ariya aidera Nissan à revenir en force en matière d’électrification.
Cependant, avec une date de sortie prévue vers la fin de l’année prochaine, il se pourrait que d’autres constructeurs à ce moment-là proposent des modèles électriques tout aussi technologiques et performants.
Or, ce qui jouera en faveur de l’Ariya, ce sera son prix (toujours inconnu), ses incitatifs à l’achat et sa disponibilité en concession, des éléments que Nissan semble déjà maîtriser avec la LEAF. Nous souhaitons donc à Nissan que l’Ariya connaisse le même succès que sa petite sœur.