Delage n’a jamais fait dans l’ordinaire, et la tradition se poursuit avec le dévoilement de la D12, un bolide qui s’inspire des avions de chasse et de la F1.
Delage s’est fait une réputation parmi les plus enviables dans l’histoire de l’automobile française. Produite initialement entre 1905 et 1953, la marque s’est fait connaître par la conception de voitures de haut prestige, de grand tourisme et, bien sûr, de course.
- À LIRE AUSSI: Dernières calibrations pour la Bugatti Pur Sport
- À LIRE AUSSI: Pagani Huayra Roadster BC 2020 l’extrémisme à son paroxysme
Lorsque Delage a annoncé son retour, nous ne nous attendions pas à un véhicule ordinaire sans panache. L’actuel patron de l’entreprise, Laurent Tapie, nous propose un bolide tout simplement exceptionnel. On ne vise d’ailleurs rien de moins que la création, en toute légalité, de la supervoiture la plus rapide du monde sur la route. La barre est on ne peut plus haute.
La D12 marque la renaissance. Le style inspiré des avions de chasse et des monoplaces de F1 marque le pas pour le design. Quand on la voit, on comprend vite que la D12 n’a rien d’ordinaire. Tout débute avec un nez en pointe extrêmement bas qui dévoile, sous un capot transparent, des éléments de la suspension. Les arches de roues détachées du corps donnent aussi le ton. Ces composants sont reliés en bas de caisse par un déflecteur en fibre de carbone.
De profil, on arrive avec une approche singulière. Le cockpit se montre très cintré, à un point tel que le pilote et le passager sont assis l’un derrière l’autre. Pour accéder à l’habitacle, on doit soulever le toit vers l’avant. Tout juste derrière et au-dessus, une grande prise d’air est agrémentée d’un projecteur pour assurer une meilleure visibilité de nuit. Que dire des jantes en pales de turbine qui semblent nous venir directement de Spyker !
Quand on arrive aux ailes arrière, toute la partie avant est ouverte pour permettre l’alimentation en air au moteur. Impossible de passer sous silence l’imposant aileron arrière qui se règle électriquement en fonction de la vitesse. Pour l’arrière, l’unique feu transversal se résume à une fine ligne de diodes électroluminescentes (DEL).
Dans l’habitacle, on adopte l’approche avion de chasse. La configuration des sièges en tandem marque le pas. Le volant se montre particulièrement attrayant avec ses deux leviers de chaque côté. Là encore, l’inspiration de la F1 s’exprime. Pour la conception de la planche de bord, on y va en toute simplicité avec l’intégration de trois écrans. Pour les plaisirs auditifs, Delage s’est fiée à Focal pour le système ambiophonique.
Du côté technique, il y a un peu du Québec. En effet, c’est Jacques Villeneuve qui a été l’un des pilotes d’essai pour la configuration. Le moteur est entièrement français et n’a rien à envier aux autres grandes exotiques européennes. On obtient un V12 de 7,6 litres assisté d’une motorisation électrique. De facto, le moteur thermique pousse pas moins de 990 chevaux, alors que l’électrique en ajoute 110. Au compte, la D12 propose 1 100 chevaux sur le modèle GT. La version Club sera un peu plus docile à 1 010 chevaux. Dans les deux cas, on intègre une boîte de vitesses automatique à 8 rapports.
Avec la Delage D12, Laurent Tapie ne vise rien de moins que le record de vitesse sur la boucle Nordschleife du Nürburgring, en Allemagne. Il se montre particulièrement enthousiaste à l’idée du retour de Delage dans le monde de l’automobile : « Nous sommes excités de ramener Delage à la vie comme étant la marque la plus exclusive et innovante du monde. » Il poursuit : « La D12 succédera de façon légitime aux merveilles d’ingénierie qui ont donné à Delage toute sa noblesse d’origine. »
Comme on doit s’y attendre, la production sera extrêmement limitée. Le constructeur parle de seulement 30 exemplaires et d’une construction devant débuter en 2021. Pour ce qui est du prix, on parle de 2,3 millions de dollar en devises américaines.
POURRAIT VOUS INTÉRESSER
VIDÉO: Cité de l'Automobile, partie 3 : la galerie des chefs-d'œuvre