C’est en 2017 que les premiers échos de « l’hypercar » de Mercedes-Benz se sont fait entendre, alors que le constructeur présentait à l’époque le bolide comme un concept nommé AMG Project One. On savait dès lors que cette bagnole adopterait de la technologie tirée de la Formule 1 et qu’il s’agirait d’un produit comme l’industrie automobile n’en a encore jamais vu. Mercedes-AMG confirmait le tout hier avec le dévoilement de la version de production, soit la One.
Motorisation de Formule 1
On retrouve tout d’abord sous le capot une motorisation hybride rechargeable composée d’un 6 cylindres de 1,6 litre directement empruntée de la Formule 1. Annexé à ce V6 de 1,6 litre est un turbocompresseur alimenté par une motorisation électrique qui permet d’offrir encore plus de puissance. Ce sont d’ailleurs 566 chevaux qui sont produits par cette motorisation à combustion. Il s’agit en fait du même engin, quelque peu modifié, que l’on retrouve dans la voiture W07 Hybrid qui était jadis utilisée par Mercedes en Formule 1 (saison 2016).
Là ne s’arrête cependant pas l’histoire, puisque la One de Mercedes-AMG utilise aussi quatre moteurs électriques additionnels qui se s’assurent de la mouvoir. On retrouve deux moteurs fixés au train avant (un pour chaque roue) qui proposent une puissance combinée de 322 chevaux. Une troisième motorisation électrique intégrée au moteur à combustion qui propose 161 chevaux supplémentaires. Le dernier moteur électrique est rattaché au turbocompresseur et permet de développer une puissance additionnelle de 121 chevaux. D’ailleurs, c’est une batterie haute performance de 8,4 kilowattheures se charge d’alimenter les motorisations électriques mentionnées plus haut.
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Au total, c’est ainsi 1 049 chevaux qui sont produits par le groupe motopropulseur, et il est possible de parcourir 20 kilomètres sur une charge pleine. Soulevons aussi que le moteur à combustion et la transmission font toutes deux parties intégrantes du châssis de la One, exactement comme la spécification d’une Formule 1 le veut. D’ailleurs, c’est une transmission manuelle semi-automatisée à 8 rapports qui se charge d’acheminer la puissance des moteurs aux roues. La One offre d’ailleurs le rouage intégral, alors que le train avant bénéficie de la présence d’un moteur électrique par roue et que le train arrière bénéficie de la puissance, entre autres, du moteur thermique.
Tout ce charabia de mécanicien peut se traduire en données plus faciles à projeter : il ne faut que 2,7 secondes à la One pour boucler les 100 km/h à partir de l’arrêt, 7,0 secondes pour boucler les 200 km/h et sa vitesse de pointe se chiffre à 350 km/h. L’accélération et la vitesse ne se veulent en revanche qu’une partie de l’équation, puisqu’il faut aussi savoir s’arrêter. N’ayez crainte, la One est bien équipée à ce niveau aussi, alors que des freins en composite de céramique sont retrouvés sur chacune des roues. À l’avant, on retrouve des étriers à six pistons et des disques de dimensions 398 x 38 millimètres, alors qu’à l’arrière, ce sont des étriers à quatre pistons et des disques de dimensions 380 x 34 millimètres qui sont apposés aux roues.
Autre technologie de Formule 1
Outre la motorisation, d’autres composantes et technologies sont directement extirpées du sport automobile le plus populaire de la planète. On retrouve notamment des composantes de suspension ainsi que des ailerons et autres composantes aérodynamiques ajustables.
Un mode DRS, ou « Drag Reduction System », tel qu’on le voit en Formule 1, peut notamment être activé. Celui-ci permet à la Mercedes-AMG One d’atteindre des vitesses plus élevées que lorsque d’autres modes sont sélectionnés, en réduisant entre autres le coefficient aérodynamique en abaissant ailerons et autres composantes aérodynamiques. Celui-ci est d’ailleurs l’un des trois modes qui permettent de modifier l’aérodynamisme du véhicule, les deux autres étant « Highway » et « Track ». On soulève par exemple l’aileron à 2 sections, les louves sur les ailes avant ou encore les lattes du parechoc avant comme éléments aérodynamiques motorisés.
Puis, des modes « Race Plus » et « Strat2 » peuvent aussi être sélectionnés, et ceux-ci permettent à l’inverse d’obtenir beaucoup plus de portance négative. À ces modes s’ajoutent quatre autres modes de conduite : « Race Safe », « Race », « EV » et « Individual ». On retrouve par ailleurs des pneus exclusifs à la One, soit des Michelin Pilot Sport Cup 2 R aux quatre roues afin d’assurer un maximum d'adhérence. Ces pneus sont installés sur des jantes en fibre de carbone de 19 pouces à l’avant et 20 pouces à l’arrière.
Cette voiture de course pour la rue est l’une des voitures de production les plus complexes jamais commercialisées, si bien que Mercedes-AMG elle-même ne divulgue pas de données quant au couple, en citant une « spécification non disponible due à une trop grande complexité du groupe motopropulseur ». Il n’en demeure cependant pas moins que son habitacle est équipé de tous les gadgets de l’année : fonction de commande vocale, ports USB et écran tactile sont tous au rendez-vous. Vous ne serez donc pas trop dépaysés à ce niveau, mais gare à vous si la position du siège se veut habituellement un caprice pour vous, puisque les sièges de la One sont enracinés dans la coque du véhicule et ne peuvent être déplacés ni ajustés.
Déjà toutes vendues!
Seulement 275 unités de la Mercedes-AMG One seront produites, à un prix de base de 2,7 millions de dollars américains, et elles sont malheureusement déjà toutes vendues.
Sinon, la première apparition publique du modèle se tiendra vers la fin du mois de juin, à Goodwood, en Angleterre, lors du « Goodwood Festival of Speed », soit un rassemblement de quelques jours destinés aux constructeurs, clients et amateurs.