Ferrari a créé un hypercar produit en 599 exemplaires pour rendre hommage à ses 3 premières places lors des 24 Heures de Daytona en 1967 avec la conception du Daytona SP3 2022. Le mariage d’un design historique et de la puissance d’un V12 moderne.
Chez Ferrari, on ne fait jamais les choses comme les autres constructeurs. Non seulement produit-on des bolides d’exception comme les « hypercars » de la marque, les versions en production limitée, mais on tombe également dans une autre sphère, accessible à bien peu. Histoire de faire rêver plus d’amateurs de Ferrari, le constructeur a profité des festivités du Ferrari Finali Mondiali sur le circuit de Mugello pour dévoiler la Ferrari Daytona SP3 2022, un coupé targa.
Il y a 55 ans
Avec ce bolide, Ferrari jette un regard sur l’un des plus importants moments de son histoire en course automobile. Il y a 54 ans, en 1967, Ferrari est venue battre Ford en Amérique, plus précisément aux 24 Heures de Daytona. C’est à ce moment qu’avec les 330 P3/4, 330 P4 et 412 P, Ferrari a ravi les 3 premières marches du podium. Par conséquent, la conception de la Daytona SP3 s’inscrit dans la liste ultra exclusive des bolides de la série Icona où l’on retrouve aussi les Monza SP1 et Monza SP2.
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S’inscrire dans une prestigieuse lignée
Le design frappe au premier coup d’œil. Cette Daytona SP3 s’inscrit dans la lignée des F40, F50, Enzo et LaFerrari. Toutefois, dans le cas de la SP3, il y a beaucoup d’éléments de design qui viennent du passé. Si l’on débute par l’avant, les phares escamotables sont un rappel de la F40 tout en étant résolument plus modernes et entièrement à DEL. Sous ces derniers, Ferrari intègre des ailettes aérodynamiques proéminentes qui s’inspirent cette fois de la 330 P4. Toujours en regard des bolides de course des années 1960, les ailes, autant à l’avant qu’à l’arrière sont particulièrement bombées.
Rupture avec ses prédécesseurs
De profil, le spectacle continue avec une prise d’air tout juste derrière l’aile avant et à la base du cadre de la fenestration. Cette approche est singulière dans la mesure où ces prises sont habituellement derrière les portes, pas devant. Alors que ses devancières, peut-être à l’exception de la F50, étaient très angulaires, la SP3 ne joue que de souplesse dans les lignes. C’est particulièrement frappant dans la configuration du bas des portières et de l’aile arrière, on y voit là de la 512 S de 1969-1970. Pour ce qui est des jantes, elles font un clin d’œil aux autres SP avec ses 5 bras. Notez que Pirelli a développé des pneus P Zero Corsa spécifiquement pour la SP3.
La légendaire 412 P
Le plus significatif, et certainement polarisant, rappel historique se trouve à l’arrière. De toutes les caractéristiques des 330 P3/4, 330 P4 et 412 P, c’est le train arrière de la 412 P qui marque le plus avec ses bandes horizontales. Pour assurer l’affiliation, le concept est repris pour la SP3. Au sommet de toutes, tout comme les SP1 et SP2, le feu unique très mince s’y insère discrètement. Au centre, on découvre les deux pots d’échappement qui surplombent un énorme diffuseur en fibre de carbone. Pour couronner le tout, le couvercle du moteur en métal et en verre cache le puissant V12.
Simplicité et sièges fixes
Dans l’habitacle, il est de tradition chez Ferrari que les « hypercars » jouent de simplicité. C’est le cas de la Daytona SP3. Encore une fois, on s’inspire des années 1960 avec un siège « unique » fixe. Les deux assises sont jointes au centre, au-dessus du tunnel de transmission. Le volant regroupe la gestion de 80 % des commandes à bord. Afin d’être de son temps, l’instrumentation de 16 pouces est entièrement numérique. Le recouvrement est en cuir, en alcantara, en aluminium et, bien sûr, en fibre de carbone.
De la LaFerrari et 812 Competizione
Évidemment, la Daytona SP3 est faite presque entièrement de fibre de carbone et de métaux légers. Il faut toutefois savoir que sa conception monocoque vient directement de la LaFerrari. L’architecture est la même, mais on ne partage pas la motorisation. En fait la SP3 se tourne vers le V12 F140HC de 6,5 litres de la 812 Competizione. La base est la même, mais en raison de la position centrale arrière du V12, l’alimentation et l’échappement ont dû être revus entièrement par les ingénieurs. Au compte, la puissance culmine à 829 chevaux à 9 250 tours/minute, et le couple, à 514 livres-pieds à 7 250 tours/minute. Toute la cavalerie va strictement aux roues arrière par l’entremise d’une boîte de vitesses automatique à double embrayage à 7 rapports. En matière de performance, le 0 à 100 kilomètres/heure se boucle en 2,85 secondes, le 0 à 200 kilomètres/heure en 7,4 secondes et la vitesse de pointe est limitée à 340 kilomètres/heure.
La misère des millionnaires
Ferrari ne produira que 599 exemplaires de la Daytona SP3 2022. Chacune d’elle aura un prix de départ de 2 millions d’euros, soit environ 2,85 millions en devise canadienne si l’on se fie au taux de change du jour. Comme c’est toujours le cas pour ces voitures hautement exclusives, Ferrari a déjà contacté sa liste de fidèles et fortunés clients. Les 599 exemplaires sont déjà tous vendus. Fait particulier, les 499 propriétaires, dont le chef Gordon Ramsey, de l’une ou l’autre des Monza SP1 ou SP2, ont tous opté aussi pour une SP3. Il n’en restait que 100 pour le « Groupe B » des propriétaires de Ferrari !